L’article suivant est tiré d’un bulletin archivé. Consultez notre bulletin Eaux partagées.

Quelle suite sera donnée à l’Étude des Grands Lacs?

Mise à jour : Projet de plan de gestion adaptive pour les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent

Les gens se sont prononcés. Il est maintenant temps de prendre une décision au sujet de l’Étude internationale des Grands Lacs d’amont.

Si seulement c’était aussi simple…

Les habitants du bassin ont exprimé des points de vue divers au sujet du rapport final du Groupe d’étude. Celui‑ci a recommandé d’actualiser le plan de régularisation du débit du lac Supérieur – sans recommander de mettre ou non en œuvre un projet de rétablissement des niveaux d’eau au moyen d’ouvrages dans la rivière Sainte‑Claire.

La CMI a invité le public à commenter dès juin. Elle a par la suite prolongé la période de consultation jusqu’au 30 septembre.

Tout compte fait, nous avons reçu plus de 120 commentaires en ligne et 1 200 courriels et lettres de citoyens des États‑Unis et du Canada. En plus, la Commission a tenu 13 audiences publiques en juillet, auxquelles ont assisté plus de 1 000 personnes, ainsi qu’une dernière téléconférence en septembre. La participation et le degré d’intérêt suscité ont été impressionnants.

Qu’avons‑nous entendu? La plupart des gens veulent le niveau d’eau qui « convient parfaitement », selon l’endroit où ils vivent.

Voilà qui se comprend, mais qui est plus facile à dire qu’à faire. La CMI est déterminée à concilier les divers intérêts lorsqu’il s’agit de régulariser les niveaux d’eau. Ces intérêts sont définis par le Traité des eaux limitrophes de 1909 – les usages de l’eau pour des fins domestiques ou hygiéniques, la navigation, la production d’électricité et l’irrigation – ainsi que les écosystèmes, les utilisations de la zone littorale, la navigation de plaisance, le tourisme et les Autochtones au Canada et aux États‑Unis.

Et puis il y a dame nature, qui fait la pluie et le beau temps et dont l’influence est décisive sur la fluctuation des niveaux des lacs.

Si vous lisez le résumé ou le rapport complet [en anglais] de la deuxième et dernière étape de l’Étude, vous verrez que le plan de régularisation du lac Supérieur redonnerait au réseau hydrographique des débits plus naturels et limiterait mieux les niveaux extrêmes – bas et hauts – dans l’ensemble des lacs.

Une analyse, à caractère exploratoire, a aussi été faite du rétablissement des niveaux de la rivière Sainte‑Claire. Elle a été réalisée en réponse aux préoccupations soulevées plus tôt par le public au sujet des impacts des travaux de dragage effectués par le passé dans la rivière.

Cette analyse a conclu qu’il serait faisable sur le plan technique d’élever le niveau des lacs Michigan et Huron d’environ 10 pouces, ou 25 centimètres.

Une telle hausse serait un soulagement pour les riverains de la baie Georgienne dans le lac Huron, où les bas niveaux restreignent l’accès aux résidences installées dans le plus grand chapelet d’îles en eau douce du monde.

photo georgian bay conditions

L’état de la baie Georgienne, d’après le commentaire de Tina Gataveckas de Honey Harbour, en Ontario.

Par contre, les riverains du lac Michigan appréhendent l’érosion qu’amèneraient les hauts niveaux d’eau et craignent de voir leurs maisons tomber dans le lac.

photo stabilize lake michigan shoreline

Efforts pour stabiliser une falaise surplombant le lac Michigan, d’après un commentaire de Mark A. et Mary S. Harris de Douglas, au Michigan.

Que va faire la CMI face à la situation? La Commission va soigneusement examiner les commentaires, les aspects scientifiques, l’histoire du dragage et les réalités des changements climatiques, et envisager ce qui peut et ce qui devrait ou ne devrait pas être fait pour servir au mieux les créatures, petites et grandes, qui peuplent les Grands Lacs.

La solution consiste‑t‑elle à « ne rien faire », comme certains l’ont affirmé? Non. Y a‑t‑il moyen de trouver un terrain d’entente? Peut‑être. En fin de compte, l’objectif est d’en arriver à la solution la meilleure pour la santé générale des lacs et de leurs habitants.

La CMI peut décider d’actualiser le plan de régularisation du lac Supérieur et l’ordonnance qui s’y rapporte. Pour le reste, essentiellement, qu’il s’agisse des ouvrages dans la rivière Sainte‑Claire ou d’une stratégie de gestion adaptative pour l’avenir, la décision revient aux gouvernements des États‑Unis et du Canada.

Aux commissaires canadiens et américains de la CMI, il incombe de décider des gestes à poser qui sont de leur ressort et des actions à recommander à leurs gouvernements respectifs. Ils doivent le faire de façon responsable, en tenant compte de ce qui est réalisable.

Quelles sont les prochaines étapes? Les commissaires passent aux choses sérieuses – ils examinent les commentaires du public, y compris les transcriptions des audiences tenues, parfois simultanément, dans les deux pays.

Une réunion de direction de la CMI est prévue pour le début de décembre. Une autre réunion de la Commission doit se tenir en février.

Les bonnes décisions demandent à être mûries. Nous remercions le public autant de sa patience que de sa participation.

Abonnez-vous à notre bulletin !

Formulaire d'inscription