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Et ça doit aller mieux, les algues, là-bas dans le lac Érié.

Si vous connaissez Le Lorax écrit par Dr Seuss, vous vous souviendrez peut‑être de la réplique : « Et ça ne va pas mieux, dit-on, là-bas dans le lac Érié » [traduction libre].

Cette réplique a été supprimée après que le lac s’est rétabli dans les années 80. Toutefois, l’état du lac s’est détérioré à nouveau, et la Commission mixte internationale (CMI) fait tout en son possible pour qu’elle ne réapparaisse pas dans les futures éditions du Lorax. Nous le disons à la blague, bien sûr – pour ce qui est de la réplique, mais nous sommes très sérieux pour ce qui est de la qualité de l’eau.

La CMI a fait du lac Érié une priorité. Mme Lana Pollack, présidente de la Section américaine de la CMI et originaire de Ann Arbor au Michigan, a insisté sur ce point dans sa récente allocution à la 8e conférence annuelle du Lake Erie Waterkeeper à la Lourdes University, à Sylvania (Ohio).

L’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, conclu par le Canada et les États‑Unis, confie à la CMI la mission de conseiller les gouvernements sur la façon de mieux protéger les Grands Lacs, de prévoir les nouvelles menaces et de les prévenir.

L’an dernier, les commissaires ont choisi quatre priorités pour guider les travaux jusqu’en 2015. La plus exigeante est sans doute celle de comprendre pourquoi la qualité de l’eau du lac Érié se détériore – et pourquoi les efflorescences algales, ou fleurs d’eau, réapparaissent – et de recommander des stratégies pour que le lac se rétablisse.

Nous ne pouvons nous permettre de laisser décliner le lac Érié. Et nous ne sommes pas prêts à accepter qu’il faille des années pour le remettre en santé.

Pour cette raison, nous nous sommes fixé un objectif ambitieux. D’ici 2015, nous souhaitons réduire de façon mesurable les algues, et le phosphore réactif dissous, qui créent cette purée de pois qui vient salir les plages du lac Érié.

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Fleurs d’eau sur le lac Érié, près de l’île Kelley's, en octobre 2011. Photo tirée du site du Laboratoire de recherche environnementale des Grands Lacs de la NOAA.

En fait, l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, mis à jour l’an dernier, laisse aux gouvernements jusqu’à cinq ans pour planifier la façon de s’attaquer aux apports de phosphore dans le lac Érié.

Nous pensons que le problème exige une intervention plus rapide. Par ses constatations et ses recommandations, la CMI compte bien faire comprendre que le temps presse.

Par notre Priorité écosystème du lac Érié, ou PELE [site en anglais seulement], nous souhaitons faire progresser le rétablissement du lac à pas de géant, pourrait-on dire.

Nous espérons présenter aux gouvernements un rapport définitif renfermant des conseils sur la façon de rétablir le lac à l’occasion de la Semaine des Grands Lacs à Milwaukee, en septembre.

Mais, alors même que la CMI s’emploie à rédiger son rapport « définitif » en 2013 afin de recommander des mesures pour maîtriser le phosphore, les scientifiques nous exhortent à nous préparer aux défis que font présager l’évolution du climat et d’autres facteurs.

Les eaux qui se réchauffent, la couverture de glace qui s’amenuise et le régime des précipitations qui change ne sont que quelques‑unes des sources d’incertitude qui exigent que nous demeurions vigilants et prêts à adapter les modes de gestion. Cela dit, tout en nous tenant prêts à réagir rapidement à une situation qui évolue, il nous faut aussi penser à l’avenir. Dans 100 ans, aucun d’entre nous ne sera encore là pour profiter du lac Érié, mais il n’est pas trop tôt pour envisager comment les décisions que nous prenons aujourd’hui au sujet de nos eaux et de nos ressources énergétiques se répercuteront sur ceux qui iront à la pêche dans un siècle.

Voir aussi : Moins d’algues dans le lac Érié d’ici 2015.

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