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Votre milieu est plus grand qu’il n’y paraît

Pouvez-vous situer le lac Winnipeg sur une carte? Il se trouve en Amérique du Nord, dans la province canadienne du Manitoba, juste au nord des États du Dakota du Nord et du Minnesota.

Mais l’empreinte du lac est beaucoup plus vaste que ne le montrent ses contours sur la carte. Le lac collecte les eaux d’un territoire qui s’étend sur quatre provinces du Canada et quatre États des États-Unis.

En matière de géographie, trouver l’emplacement du lac Winnipeg – ou de tout autre lac, à vrai dire – n’est qu’un début.

« La géographie est liée à l’environnement », explique Connie Wyatt Anderson, enseignante au niveau secondaire au Manitoba. « Dans le bassin du lac Winnipeg, ce qu’on jette dans la rivière Bow, à Calgary, aboutira dans la baie d’Hudson. »

The Lake Winnipeg watershed. Credit: Canadian Geographic Enterprises. Le bassin versant du lac Winnipeg. Carte : Canadian Geographic Enterprises.

Mme Wyatt Anderson est membre du conseil des gouverneurs de la Société géographique royale du Canada et en préside le conseil d’administration du programme éducatif CG Éducation.

CG Éducation nourrit l’ambition qu’un plus grand nombre de personnes – surtout les enfants des deux pays – apprennent tout ce qu’elles peuvent au sujet du bassin versant du lac Winnipeg, depuis sa superficie jusqu’aux gens et aux espèces sauvages qui y vivent.

CG Éducation a reçu une subvention de planification de la National Geographic Education Foundation pour un projet qui permettra aux écoliers du cours primaire d’étudier sur le terrain les eaux douces de leur milieu.

La National Geographic Society, la Geo Literacy Alliance de l’État de Washington et la North Dakota Geographic Alliance s’associent au projet.

L’objectif est de laisser les enfants mettre la main à la pâte – ou dans la boue – pour étudier leur milieu sur place, en plein air.

Stones on the Lake Winnipeg shoreline. Credit: Joel Penner.Cailloux sur la rive du lac Winnipeg. Photo : Joel Penner.

« Nous envisageons de faire faire aux enfants des études sur le terrain, de leur faire examiner la qualité de l’eau ou de leur demander d’intégrer leurs observations dans une liste de vérification », ajoute Mme Wyatt Anderson. « Ils pourront s’intéresser, par exemple, aux espèces envahissantes, aux incidences de l’activité humaine sur le territoire ou aux connaissances et aux points de vue des Autochtones au sujet du territoire. »

Les renseignements qui seront recueillis seront mis en commun parmi les enfants du Canada et des États-Unis au moyen de FieldScope, plateforme scientifique citoyenne en ligne qu’a établie National Geographic.

« Il nous faut montrer aux gens que leur milieu est plus grand qu’il n’y paraît », indique Mme Wyatt Anderson.

Le tour de force de FieldScope s’amorcera par une période d’essai dans quelques classes, puis l’expérience d’apprentissage sera élargie à d’autres écoles dans le bassin versant.

Mme Wyatt Anderson pense que la bonne gestion de l’environnement constitue le grand objectif : « Nous voulons que les enfants comprennent les liens qui les unissent au milieu et combien l’environnement est l’affaire de tous. »

Quelle incidence le projet aura-t-il? « Nous souhaitons que les gens apprennent à connaître l’environnement dans lequel ils vivent; cela doit faire partie de leur éducation », affirme-t-elle. « Ce qui se produit dans le Dakota du Nord touche le lac Winnipeg. »

Le lac a été choisi, parce que, comme l’explique Mme Wyatt Anderson, « le lac Winnipeg se meurt. C’est une zone névralgique sur le plan écologique. »

C’est vrai. L’état de santé du lac Winnipeg est précaire.

Selon Environnement Canada, la qualité de l’eau du lac s’est détériorée ces dernières années en raison des multiples sources d’éléments nutritifs comme le phosphore et l’azote, dont le trop-plein fait augmenter la fréquence et l’ampleur des fleurs d’eau, qui sont le résultat de la prolifération d’algues, dont les algues bleues.

Le Canada a lancé l’Initiative du bassin du lac Winnipeg en 2007, qui a fourni jusqu’ici 36 millions de dollars aux mesures visant à rétablir le lac.

Comme les mesures pour les régler, les problèmes du lac Winnipeg sont binationaux, puisqu’une partie de ses polluants ont franchi la frontière en provenance des États-Unis.

National Geographic a décidé de financer le projet des eaux douces, parce qu’il offre une belle occasion d’attirer l’attention sur les enjeux transfrontaliers de géographie humaine et physique. Voilà ce qu’indique Brenda Smith Barr, directrice des programmes d’alliances.

Mme Smith Barr ajoute : « Il offre aussi la possibilité de créer des ressources au sujet d’un important bassin versant et de continuer d’étudier comment mobiliser enseignants et écoliers dans un curriculum mettant en jeu des techniques géospatiales. »

Bien qu’il ne s’agisse pas du premier projet international de FieldScope, précise-t-elle, il sera le premier qui cible des écoliers et le premier faisant l’objet d’une subvention de collaboration internationale offerte par National Geographic Education Foundation.

Mme Wyatt Anderson se réjouit de faire passer le message aux écoliers et au grand public.

« À mon avis, apprendre la géographie, c’est apprendre l’environnement. C’est un peu comme apprendre l’alphabet pour pouvoir écrire », explique-t-elle. « La géographie outille pour comprendre l’environnement. »
A pier at sunset on Lake Winnipeg. Credit: Steven Coutts.Jetée s’avançant dans le lac Winnipeg au couchant. Photo : Steven Coutts.

 

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