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Appui général des résidants, mais divergence d’opinion au sujet des courbes d’exploitation du lac à la Pluie et du lac Namakan privilégiées

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Kevin Bunch

Par Kevin Bunch, CMI

 


Dans le cadre d’une série d’audiences publiques tenues par la CMI du 16 au 18 août, les résidants du bassin hydrographique de la rivière à la Pluie en Ontario et au Minnesota ont exprimé différentes préférences quant aux nouvelles courbes d’exploitation. Les audiences visaient à recueillir les commentaires du public sur l’ébauche des recommandations du Groupe d’étude international sur les courbes d’exploitation du lac à la Pluie et du lac Namakan à l’intention des gouvernements du Canada et des États‑Unis, ainsi qu’à communiquer la position de la CMI à l’égard des propositions.

Les courbes d’exploitation constituent les plages supérieure et inférieure des niveaux d’eau que les gestionnaires de l’eau tentent de maintenir tout au long de l’année. De façon générale, le but est de permettre le remplissage des lacs au printemps pour répondre à un certain nombre de besoins (p. ex. loisirs, hydroélectricité et écologie), le maintien des niveaux d’eau tout au long de l’été et de l’automne ainsi que la réduction des niveaux d’eau en hiver. Les dernières modifications apportées aux courbes d’exploitation du lac à la Pluie et du lac Namakan remontent à l’an 2000, et chacune devait être revue 15 ans plus tard. Le Groupe d’étude international a été constitué par la CMI en 2015.

Des douzaines de personnes ont assisté à une séance publique sur les modifications proposées aux courbes d’exploitation du lac à la Pluie et du lac Namakan, tenue à International Falls, au Minnesota, le 17 août. Source : CMIDes douzaines de personnes ont assisté à une séance publique sur les modifications proposées aux courbes d’exploitation du lac à la Pluie et du lac Namakan, tenue à International Falls, au Minnesota, le 17 août. Source : CMI

Le Groupe d’étude international a publié une série de modifications et de recommandations provisoires relatives aux courbes d’exploitation et à la façon dont les niveaux d’eau sont gérés, notamment des modifications aux courbes afin d’améliorer les résultats écologiques pour les rats musqués et les poissons (et, de ce fait, pour nuire aux quenouilles envahissantes, puisqu’un nombre supérieur de rats musqués devraient être permettre le contrôle de ces végétaux). Ces modifications consistent en un ajustement du moment de l’abaissement du niveau de l’eau du lac Namakan et en l’inclusion de courbes d’exploitation différentes pour les printemps où le risque de débordement du lac à la Pluie est élevé (solution de rechange C). Une autre modification proposée aux courbes d’exploitation de 2000 (solution de rechange B) consiste essentiellement en l’ajout de courbes d’exploitation conditionnelles pour les printemps où le risque de débordement du lac Rainy est élevé.

Les résidants de la région du lac à la Pluie étaient largement en faveur de la solution de rechange C, qui est l’option appuyée par la CMI. Cette solution devrait permettre de réduire le risque de débordement du lac à la Pluie et fournir d’autres avantages pour les deux lacs. Les personnes qui résident à proximité des lacs Namakan et Kabetogama avaient généralement une opinion favorable des nouvelles courbes d’exploitation, mais ils ont soulevé des préoccupations à propos du moment de l’abaissement du niveau de l’eau du lac Namakan prévu dans le cadre de la solution de rechange C. La CMI examinent ces préoccupations, qui comprennent des inquiétudes relatives à la reproduction du doré jaune et aux risques de débordement. Dans un sommaire présenté à la Commission, Matt DeWolfe, coprésident du Groupe d’étude international, a conclu que la solution de rechange C ne semble pas présenter une augmentation du risque de débordement. Dans le même sommaire, le Groupe d’étude international a conclu de manière plus générale que le plan devrait donner lieu à une augmentation de la fraie chez le doré jaune, le grand brochet, le cisco et le grand corégone. 

Les coprésidents Gordon Walker (deuxième à partir de la gauche) et Lana Pollack (troisième à partir de la droite) posent avec des résidants et des employés sur le pont ferroviaire de Rainer. Source : CMI
Les coprésidents Gordon Walker (deuxième à partir de la gauche) et Lana Pollack (troisième à partir de la droite) posent avec des résidants et des employés sur le pont ferroviaire de Rainer. Source : CMI

Parmi les autres enjeux soulevés lors des audiences publiques, il convient de souligner les répercussions des changements climatiques sur le bassin hydrographique – comme une augmentation de la variabilité déjà extrême des événements de pluie, un retrait des glaces plus tôt dans la saison et une augmentation de la quantité de pollen. Les participants ont également discuté de la présence de trois points d’étranglement qui constituent des endroits où l’écoulement est restreint, comme l’étranglement à Pither’s Point, en amont du lac à la Pluie, et l’ancien site de Koochiching Falls, en amont du barrage du lac à la Pluie. Des préoccupations ont également été soulevées quant au fait que les structures artificielles, comme le pont ferroviaire, pourraient constituer des points d’étranglement et causer des débordements si des débris tombaient dans les cours d’eau. Les résidants souhaitent une étude plus poussée des répercussions liées à la réduction des points d’étranglement afin de connaître l’incidence sur les risques de débordement et la capacité des barrages, ainsi que sur les répercussions écologiques, la faisabilité et d’autres dangers. La CMI ne peut mener une telle étude sans une directive officielle des gouvernements du Canada et des États‑Unis, mais selon l’exposé de position produit par la CMI pour les audiences publiques, la Commission prévoit communiquer cette préoccupation aux gouvernements.

Les personnes qui ont assisté aux audiences publiques ont mentionné être heureuses de participer aux discussions sur les nouvelles courbes d’exploitation et ont souligné qu’elles appuient une participation locale continue au processus décisionnel. La CMI examinera tous les commentaires formulés par le public et elle les prendra en considération lors de la production de son ordonnance définitive d’ici la fin de l’année.

Kevin Bunch est un rédacteur spécialiste des communications au bureau de la section États‑Unis de la Commission mixte internationale à Washington, D.C.

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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