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Casse-tête des algues dans le lac Érié : les pièces s’emboîtent

Le personnel de la CMI

 
 

Il y a plus d’un an, en février 2014, la CMI a publié Un régime santé pour le lac Érié : Réduction des charges de phosphore et des proliférations d’algues toxiques. Pour faire court, on appelle « rapport PELE » ce rapport sur la Priorité écosystème du lac Érié (PELE) de la CMI.

Il a été rédigé face à la menace des fleurs d’eau, ou efflorescences d’algues nuisibles, dans la région du lac Érié. Cette menace suscitait de préoccupations à plusieurs égards, depuis la santé de l’écosystème jusqu’aux approvisionnements d’eau potable. Le lac Érié a connu, en 2011, la plus forte prolifération d’algues nuisibles jamais enregistrée.

Le rapport PELE de 2014 a recommandé que les dirigeants canadiens et américains prennent plusieurs mesures pour combattre cette « menace verte », y compris qu’ils fixent des cibles de réduction du phosphore d’entre 37 et 41 % pour la partie ouest du bassin du lac Érié. 

Ce qui nous mène au mois d’août 2014, quand deux événements ont rendu le besoin d’agir encore plus manifeste.

D’abord, la réserve d’eau de la région de Toledo, en Ohio, a été frappée par une prolifération d’algues nuisibles qui a obligé des centaines de milliers de personnes à arrêter de boire l’eau du robinet durant deux jours. Apparemment, certaines personnes continueraient de boire de l’eau embouteillée, même si la crise est passée. Ce fut ensuite au tour de la collectivité plus petite de l’île Pelée, au Canada, d’être avertie de ne pas boire son eau.

Lorsqu’on a commencé a parlé de la PELE et du besoin de diminuer les charges de phosphore dans le lac Érié, il y a eu débat. Certains considéraient qu’on insistait trop sur la part de l’agriculture dans le problème. Mais comme l’ont fait valoir des intervenants au cours des réunions publiques qu’a tenues la CMI en novembre 2014, ce problème est l’affaire de tous, et tous y participent d’une façon ou d’une autre.

On semble maintenant s’accorder sur la nécessité de prendre des mesures pour éviter une autre crise de l’eau, tout en admettant qu’il soit sûrement possible qu’il y ait d’autres avis de non-consommation de l’eau à l’avenir.

En bref, il faudra du temps pour résoudre le problème. La solution qui se dessine prend de multiples formes. Il n’a pas encore été décidé précisément comment nous y arriverons, mais nous traverserons le pont quand nous serons rendus à la rivière… ou au lac.

Ces derniers mois, il y a eu un certain nombre de faits nouveaux :

-          Les maires de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent – une coalition de 114 villes – ont demandé aux gouverneurs de l’Ohio, du Michigan et de l’Indiana, ainsi qu’au premier ministre de l’Ontario, de s’engager à réduire d’au moins 40 % les charges d’éléments nutritifs que l’agriculture, les villes et l’industrie apportent au lac Érié.

-          Un nouvel accord binational, conclu le 13 juin 2015 par les gouverneurs de l’Ohio et du Michigan et le premier ministre de l’Ontario, fixe l’objectif de réduire de 40 % d’ici 2025 la pollution phosphorée qui arrive dans le bassin ouest du lac Érié. Dans l’intérim, l’objectif fixé est de 20 % d’ici 2020.

Le nouveau pacte table sur les objectifs de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs entre le Canada et les États-Unis, dont l’annexe 4 engage Environnement Canada et l’Agence des États-Unis pour la protection de l’environnement à établir des objectifs concernant les concentrations de phosphore dans le lac Érié et les cibles de réduction des charges d’ici février 2016. Les deux organismes ont publié des projets de cibles de réduction du phosphore de 40 %.

Autrement dit, le casse-tête prend forme. On pourrait dire que toutes les pièces de coin sont placées. Il reste maintenant à emboîter les pièces du centre, pour créer un tableau clair et bleu d’un lac Érié en santé.

Photo : Jeff Kubina

Photo : Jeff Kubina

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