Le point sur le débit de sortie du lac Supérieur et les conditions prévues - février 2020
Le niveau d'eau des lacs Supérieur et Michigan-Huron dépasse les records pour cette période de l'année en raison des conditions pluvieuses qui ont persisté dans le bassin des Grands Lacs d’amont en janvier.
Étant donné que tous les Grands Lacs atteignent ou frôlent un niveau record pour cette période de l'année, il y a un volume d'eau exceptionnel dans le réseau. Ce niveau devrait rester élevé au moins au cours des prochains mois et de nouvelles pointes inédites sont possibles si les conditions de pluviosité se poursuivent en 2020. Par conséquent, il y aura toujours un risque considérable d'érosion du littoral, d'inondations en bordure des lacs et de dommages côtiers au cours des prochaines semaines et jusqu'au printemps. Le Conseil international de contrôle du lac Supérieur (le Conseil) recommande à tous ceux qui peuvent être touchés de se préparer à des effets côtiers qui risquent d’être graves, en particulier pendant les périodes de vents forts et de hautes vagues.
En règle générale, janvier est un mois où le niveau d'eau poursuit son déclin saisonnier. Le lac Supérieur a baissé de 6 cm au cours du mois, alors que la moyenne de janvier se situe à -7 cm. Début février, le lac dépassait d’1 cm le niveau record établi pour la même période en 1986. Il affiche actuellement un niveau supérieur à la moyenne (1918 - 2019) et à son propre niveau d’il y a un an, les dépassant de 38 et de 10 cm, respectivement.
Les lacs Michigan-Huron ont augmenté de 2 cm au cours du mois au lieu de baisser de 2 cm comme cela se produit en moyenne en janvier. Leur niveau dépasse actuellement de 15 cm la cote record de début de mois établie en 1987. Il se situe 99 cm au-dessus de la moyenne et 48 cm au-dessus du niveau de début février de l'an dernier.
Au début décembre, la Commission mixte internationale a autorisé le Conseil à continuer de s'écarter du Plan de régularisation du lac Supérieur 2012 jusqu'à la fin de l’hiver. Un volume d’eau supplémentaire sera donc relâché dans les rapides de la rivière Sainte-Marie cet hiver pour compenser les réductions prévues et imprévues du débit qui dépendent des centrales hydroélectriques et de conditions hivernales souvent difficiles. Cet objectif sera atteint moyennant un réglage de l’écoulement équivalent à une vanne entièrement ouverte pendant les mois d'hiver au lieu d’une vanne à demi ouverte pendant la saison. Les vannes sont généralement maintenues à un réglage constant en hiver pour éviter les problèmes liés aux glaces, dont le risque d'embâcle dans la rivière Sainte-Marie. De plus, le débit plus rapide de décembre à avril augmente l’étendue de l'habitat aquatique pour les poissons qui ont déjà frayé dans les rapides ou qui pourraient passer l'hiver dans la région. Cet écart ne devrait exercer qu’un effet minimal sur le niveau des lacs Supérieur et Michigan-Huron.
Compte tenu de ce qui précède, le Conseil prévoit que le débit total sera de 2 410 m3/s en février, soit 20 m3/s de plus que celui prescrit par le Plan de régularisation du lac Supérieur 2012. Le débit réel peut fluctuer en fonction des conditions hydrologiques et de l’état des glaces, ainsi que des activités d'entretien ou des pannes imprévues dans les centrales hydroélectriques de la rivière Sainte-Marie. Les vannes nº 5 à 12 seront réglées à une ouverture de 26 cm (ce qui équivaut à une vanne entièrement ouverte) pendant les mois d'hiver. Il n'y aura aucun changement au réglage de la vanne nº 1, qui fournit environ 15 m3/s au chenal au nord de la passe à poisson.