Quantité d’eau
En raison de l’augmentation récente des niveaux de l’eau dans les Grands Lacs d’amont, les débits sortants régularisés du lac Supérieur qui se déversent dans la rivière St. Marys ont également augmenté. Pour cette raison, il a fallu augmenter le débit aux ouvrages compensateurs, à l’entrée des rapides de la rivière St. Marys. Depuis août 2013, moment où les six vannes ont été complètement ouvertes (pour la première fois depuis 1997), on s’inquiète de l’augmentation anormale du débit et des niveaux de l’eau des rapides de la rivière St. Marys, car cette situation a des répercussions sur la pêche commerciale et récréative, et sur la navigation commerciale. De plus, elle risque d’entraîner des inondations sur l’île Whitefish, et les glaces risquent d’endommager les ouvrages compensateurs et les ouvrages situés dans le tronçon inférieur de la rivière St. Marys. Ce problème peut également provoquer des déversements d’eau nuisant à la production d’hydroélectricité. Depuis, le conseil travaille avec la CMI, les entités responsables de l’hydroélectricité et d’autres intervenants afin d’essayer de régler ces difficultés, tout en se conformant aux principes du Traité des eaux limitrophes et aux ordonnances d’approbation concernant la régularisation du lac Supérieur. En mai 2014, pour protéger les rapides St. Marys à plusieurs égards, le conseil a commencé à n’ouvrir que partiellement un grand nombre de vannes au lieu d’en ouvrir quelques-unes complètement. À ce moment-là, les conditions étaient si difficiles au regard de la glace qu’il était interdit d’ouvrir complètement les vannes. Il fallait réduire le volume de glace passant par l’ouvrage de compensation et réduire les risques de dommages à la structure et aux ouvrages situés dans le tronçon inférieur de la rivière St. Marys. Les spécialistes de la pêche commerciale et récréative estimaient également qu’il serait plus bénéfique pour l’écosystème de la rivière St. Marys de répartir plus également le débit des rapides. Quand elles sont ouvertes partiellement, les vannes peuvent être réglées avec plus de précision. Le débit est donc plus régulier et il y a moins de risques d’inondation sur l’île Whitefish. Pour ces raisons et bien d’autres, les vannes sont restées partiellement ouvertes pendant le reste de l’année 2014 et le conseil a convenu de maintenir cette pratique au courant de l’été 2015, voire plus longtemps. Toutefois, cette nouvelle approche a un inconvénient, car les relations hydrauliques et les mesures d’écoulement actuelles s’appliquent seulement au débit provenant de vannes complètement ouvertes, et non partiellement ouvertes. Ces débits représentent une composante importante du débit total de la rivière St. Marys. Il faut donc bien comprendre la relation entre les niveaux de l’eau et les débits pour actionner correctement les ouvrages compensateurs et régulariser le débit sortant total du lac Supérieur. Pour régler cette question, au cours de l’été et de l’automne 2015, au nom du Conseil international de contrôle du lac Supérieur, la U.S. Army Corps of Engineers, la U.S. Geological Survey et la Division des relevés hydrologiques du Canada ont pris une série de mesures du débit aux ouvrages compensateurs, et ce, dans des conditions variées au regard du niveau de l’eau et du réglage d’ouverture partielle des valves. Cette initiative a été financée en partie par la CMI, en vertu de l’IIBH. Les mesures du débit ont été effectuées aux ouvrages compensateurs à raison d’une semaine par mois en juin, juillet, août, octobre et novembre (en général au début de chaque mois, pour que cela corresponde aux opérations normales de régulation), et le degré d’ouverture des valves était progressivement modifié entre la prise de mesures, et ce pour mesurer le débit correspondant à divers degrés d’ouverture des valves, mais sans brusques fluctuations dans les rapides de St. Marys ni effets néfastes sur les parties prenantes. Ces mesures, et les données recueillies en 2014, seront utilisées par le conseil pour déterminer la relation entre les débits et les niveaux de l’eau, qui seront utilisés de manière opérationnelle pour établir le débit des rapides de St. Marys. Les débits mesurés serviront aussi à réaliser d’autres études visant à mieux comprendre l’hydrodynamique des rapides de St. Marys et ses effets sur les parties prenantes.
Complété
ECCC, NOAA, USACE,