Exploitation en 2017

Pourquoi n’y a-t-il pas eu davantage d’eau écoulée du lac Ontario au printemps 2017?

Comme il y avait des inondations en amont et en aval du barrage au printemps 2017, le débit du lac Ontario a été ajusté afin d’équilibrer les répercussions des inondations en amont et en aval.


Pourquoi ne pas avoir écoulé davantage d’eau en 2016 lorsqu’il n’y avait pas de problème de crue en aval?

Rien ne justifiait le conseil de faire passer davantage d’eau, puisque le lac Ontario était en dessous de son niveau moyen à long terme de mai à décembre 2016 et parce que le bassin avait souffert d’une grave sécheresse à la fin de l’été et à l’automne de cette année-là. Il était impossible de prévoir si les conditions seraient pluvieuses ou sèches l’année suivante.

À titre d’exemple, à la fin mars 2017, le niveau d’eau du lac Ontario était identique à celui de la fin mars 2016. En 2016, une sécheresse extrême a suivi, alors qu’en 2017 ce sont de très fortes précipitations qui suivirent. Aucun de ces scénarios n’aurait pu être prévu, et aucun ne l’a été.


Le Conseil aurait-il eu davantage de latitude pour écouler de l’eau si le Plan 1958DD avait été en vigueur en 2017?

Bien que le Conseil aurait eu davantage de pouvoir de consentir d’écart au plan et faire ainsi passer un débit différent de celui prescrit, il n’aurait peut-être pas exercé cela à l’occasion des conditions climatiques extrêmes de 2017, notamment durant les importantes variations de température et l’état de la glace sur le fleuve Saint-Laurent en hiver ainsi que lors des fortes précipitations et crues en amont et en aval dans le bassin au printemps. Par conséquent, cela n’aurait fait que peu ou aucune différence que le Conseil ait agi dans le cadre du Plan 1958DD.

À titre d’exemple, alors que le Conseil détenait le pouvoir de dévier du débit prescrit par le Plan 2014 quand le lac Ontario a atteint son niveau de déclenchement de crue le 28 avril, le Conseil a choisi de suivre le Plan 2014 jusqu’au 24 mai afin d’équilibrer les inondations qui se produisaient simultanément en amont et en aval. Les décisions concernant le débit prises par le Conseil, une fois qu’il a commencé à s’écarter du débit du Plan 2014 auraient pu être les mêmes que celles qu’il aurait prises dans le cadre du Plan 1958DD parce que le Conseil aurait été confronté aux mêmes considérations.


Pourquoi le débit a-t-il été réduit pour la navigation?

En 2017, le Conseil avait pour priorité d’atténuer les répercussions des crues en amont et en aval. Toutefois, lorsqu’il établit le débit, le Conseil doit tenir compte du degré d’allègement qui peut être accordé tout comme les conséquences pour tous les intéressés. Un débit plus élevé que celui établi par le Conseil aurait accru les courants dans la section internationale du fleuve Saint-Laurent dans une mesure qui aurait effectivement forcé l’arrêt de la navigation commerciale. Cela aurait affecté la vie des gens et l’économie dans toute la région des Grands Lacs en perturbant le transport des matières premières et des produits finis, sans apporter beaucoup de soulagement autour du lac Ontario.

À partir du 24 mai, à mesure que les inondations diminuaient en aval, le débit a augmenté au-delà du niveau qui aurait autrement été prescrit par le Plan 2014. En fait, le débit a dépassé de façon soutenue le niveau le plus élevé jamais atteint, et ce débit sans précédent s’est maintenu de la mi-juin jusqu’en août. Afin d’assurer des conditions de navigation sans danger pendant ce débit record et soutenu, les instances de la Voie maritime ont imposé des limitations de vitesse, des restrictions de dépassement ainsi que d’autres mesures d’atténuation.

La baisse graduelle du niveau du lac Ontario au cours des mois d’été a entraîné une augmentation progressive de la vélocité de l’eau dans le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent. Cela représentait des défis supplémentaires et, en fin de compte, le maintien du débit record n’était plus sécuritaire pour la navigation. En conséquence, à partir du mois d’août, le débit a dû être progressivement réduit pour favoriser des conditions de sécurité et permettre de maintenir le passage des navires.

En résumé, de fin mai à fin décembre, le débit a été établi au taux ou près du taux le plus élevé possible permettant une navigation sans danger afin de baisser le niveau d’eau du lac Ontario de façon aussi rapide et sécuritaire que possible.


Pourquoi le Conseil n’a-t-il pas établi un débit qui aurait engendré des arrêts temporaires de la navigation comme cela s’est produit en 1993?

Les interruptions des activités d’exploitation de la Voie maritime en 1993 constituaient une mesure expérimentale à court terme et n’ont permis de baisser le niveau d’eau du lac Ontario que d’un peu plus d’un pouce. En 2017, le débit du lac Ontario était comparable ou supérieur à celui libéré en 1993 sur une base hebdomadaire et s’est poursuivi sur une période prolongée tout en équilibrant tous les intérêts dans le système. Cela a entraîné un débit d’eau sans précédent ainsi qu’un taux d’abaissement du lac Ontario plus important que celui qui a été atteint en 1993, et ce, avec moins de répercussions pour les autres parties intéressées. Au cours des quatre mois qui ont suivi le niveau d’eau record (de juin à septembre), le lac Ontario a enregistré une baisse record de 93 centimètres (36,6 pouces); la diminution suivante la plus importante enregistrée au cours de cette période a été de 86 centimètres (33,9 pouces) en 1993.


Pourquoi le débit a-t-il été réduit en octobre pour permettre le hissage des bateaux?

Le débit extrêmement élevé, notamment après que le lac Ontario ait atteint un niveau plus bas en août, a réduit le niveau du lac Saint-Laurent, juste en amont du barrage à Cornwall, en Ontario et à Massena, dans l’État de New York. Le niveau y était alors plus bas qu’il ne l’avait jamais été depuis 1987, laissant de nombreux bateaux échoués, et plusieurs marinas et plaisanciers incapables de déplacer leurs bateaux avant l’arrivée de l’hiver. La réduction du débit pendant une fin de semaine à l’automne (les 7 et 8 octobre 2017) a suffisamment élevé le niveau d’eau du lac Saint-Laurent pour faciliter le hissage des bateaux, sans répercussion significative sur celui du lac Ontario. Dans tous les cas, l’effet sur le lac Ontario a par la suite été éliminé en laissant couler un débit légèrement plus élevé au cours des semaines suivantes. 


Quelles mesures peuvent être prises pour abaisser le niveau d’eau et prévenir les inondations en 2018?

Alors qu’approchait la fin de l’année 2017, le Plan 2014 a continué à établir un débit très élevé, mais l’arrivée ou non d’une inondation au cours du printemps 2018 dépendra des conditions climatiques et de l’approvisionnement en eau pendant l’hiver et les mois du printemps et non pas du plan de régularisation. Alors que le Conseil et le Plan font tout ce qui peut être fait, aucun plan de gestion du débit ne peut éliminer le risque de futures inondations.


Pourquoi ne pas réduire le niveau d’eau du lac Ontario chaque automne afin qu’il y ait une capacité suffisante de stockage pour prévenir une inondation au printemps?

La capacité physique de prévenir les inondations les années où les approvisionnements en eau en amont et en aval sont aussi extrêmes que ceux vécus en 2017 , n’existe tout simplement pas. Des études antérieures de la CMI ont montré qu’il n’est pas possible de prévenir tout risque d’inondation sur le lac Ontario, même si c’était le seul objectif du plan de régularisation. De plus, on doit tenir compte des répercussions qui peuvent affecter d’autres parties, tels que la navigation commerciale et celle de plaisance, au cours des années où le niveau d’eau est plutôt bas. À titre d’exemple, s’il y a une sécheresse au printemps suivant, faire baisser le niveau d’eau du lac Ontario au maximum chaque automne entraînerait des incidences économiques significatives pour les autres intérêts, susceptibles de dépasser largement la réduction des dommages économiques causés aux propriétaires riverains du lac Ontario.


Dans quelle mesure le débit à l’automne 2017 du Plan 2014, diffère-il de celui qui aurait été en vertu du Plan 1958DD?

Cela ne peut être déterminé avec exactitude étant donné que les décisions qu’aurait pu prendre le Conseil dans cette situation en vertu du Plan 1958DD ne sont pas entièrement prévisibles et restent donc inconnues. Toutefois, d’avril à août 2017, le Conseil avait le pouvoir de s’écarter du Plan 2014. Ce qu’il a fait, à compter de la fin mai alors que les inondations en aval s’atténuaient, avec le débit maximal possible tout en maintenant la navigation commerciale sur le fleuve Saint-Laurent tout au long de l’été. À partir du mois de septembre, le Conseil est revenu au Plan 2014 qui a continué à établir un débit maximal tout en maintenant les opérations de navigation commerciale sur le haut Saint-Laurent tout au long de l’automne et jusqu’au début de la formation des glaces à la fin décembre. Si le débit avait continué à augmenter, dans le cadre d’un plan de régularisation quelconque ou de déviations, le risque pour les navires s’en serait trouvé accru et les opérations de navigation commerciale auraient peut-être été suspendues sur le fleuve Saint-Laurent. En fin de compte, le niveau d’eau du lac Ontario est principalement influencé par les apports d’eau naturels, la régularisation du débit n’ayant qu’une influence moindre. On peut s’attendre, surtout dans des conditions de niveau d’eau élevé extrêmes, à ce que se produise le même niveau d’eau record, sous l’un ou l’autre plan de régularisation.