Le point sur les niveaux d’eau du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent : hiver - printemps 2024
Le présent avis du Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent résume les conditions de l’hiver dernier et les niveaux d’eau observés à l’aube du printemps. Le Plan 2014 est un ensemble de règles qui président aux débits sortants du lac Ontario par le barrage Moses-Saunders, situé entre Massena (New York) et Cornwall (Ontario). Le Plan ne vise pas à maintenir les niveaux d’eau à leur moyenne (ce qui est impossible), mais plutôt à assurer leur fluctuation sous l’effet d’apports d’eau influencés par les variations météorologiques, tout en essayant de modérer les niveaux d’eau extrêmement élevés ou bas.
La hausse saisonnière du niveau du lac Ontario dépendra des conditions futures, qui sont impossibles à prévoir avec exactitude. Le Conseil continuera de surveiller les conditions et de s’assurer que les débits sortants régularisés selon le Plan 2014 sont conformes aux ordonnances d’approbation.
Accumulation annuelle de neige
- L’accumulation annuelle de neige a été inférieure à la moyenne dans le bassin hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent et dans celui de la rivière des Outaouais au cours de l’hiver 2023-2024.
- Il convient de signaler que la corrélation entre l’accumulation annuelle de neige dans le bassin hydrographique du lac Ontario et les niveaux d’eau qui en découlent au printemps et en été est très faible.
- La raison pour laquelle la corrélation est faible, c’est que de nombreux autres facteurs influent sur le ruissellement printanier et sont difficiles à estimer ou à prévoir, y compris à quel point le sol est gelé lorsque la neige commence à fondre, la teneur en humidité du sol, la vitesse à laquelle la neige fond, et le plus important est la quantité de pluie qui tombe au sol pendant la fonte des neiges et après, qui peut augmenter sensiblement le ruissellement.
- Bien que l’accumulation annuelle de neige ait été inférieure à la moyenne cet hiver, les précipitations récentes ont fait augmenter les eaux de ruissellement et hausser les niveaux d’eau. La quantité de pluie qui tombera au cours des prochaines semaines aura la plus grande incidence sur les niveaux d’eau de pointe ce printemps.
Niveaux d’eau
- Jusqu’ici en 2024, les niveaux d’eau du lac Ontario sont proches (à +/- 10 cm ou 4 pouces) des valeurs moyennes saisonnières à long terme.
- Les niveaux du lac Saint-Laurent sont légèrement inférieurs à la moyenne, semblables à ceux observés l’an dernier. Les vents du nord-est de la première semaine d’avril ont causé une baisse temporaire des niveaux d’eau.
- Les niveaux d’eau dans le cours inférieur du fleuve Saint-Laurent (lac Saint-Louis et Montréal) sont également proches de la moyenne et ont augmenté au cours des dernières semaines en raison des précipitations récentes et des débits de la rivière des Outaouais (Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais).
Prévisions pour le printemps
- Les prévisions météorologiques à long terme ne dépassent généralement pas 10 jours, avec une précision d’environ 50 %, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration.
- Une prévision à court terme sur cinq jours est exacte environ 90 % du temps.
- En raison de la variabilité des prévisions météorologiques, une prévision des niveaux d’eau moyens à l’échelle du lac Ontario est produite chaque semaine et indique les futurs niveaux d’eau potentiels en fonction des conditions météorologiques récentes et prévues à court terme et des tendances saisonnières à long terme.
- La prévision représente la fourchette prévue des niveaux d’eau susceptibles de se réaliser dans des conditions pluvieuses, moyennement pluvieuses ou sèches.
- La zone rouge dans les conditions prévues représente le cône d’incertitude et, plus elle est loin dans l’avenir, moins il y a de certitude.
- Les niveaux d’eau effectifs dépendent principalement des conditions météorologiques et des apports d’eau et, dans des périodes où les conditions sont extrêmes, il peut arriver qu’ils se situent en dehors de la fourchette projetée, au-dessus ou en-dessous de la zone rouge.
- Ce genre de prévision repose sur une méthodologie prévisionniste d’ensemble. Autrement dit, un ensemble de plus de 100 scénarios d’apports d’eau est analysé par un modèle de régularisation et de laminage qui fait l’objet d’une coordination binationale en vue de produire un ensemble correspondant de niveaux et de débits d’eau simulés.
- Les récentes prévisions indiquent une plus grande probabilité que les niveaux d’eau demeurent en deçà de la moyenne à long terme, comparativement à des niveaux supérieurs à la moyenne à long terme au cours des six prochains mois. La prévision indique une faible probabilité, en cas de conditions très sèches, que les niveaux d’eau tombent sous le seuil de faible niveau H-14 à la mi‑août. Si les niveaux d’eau venaient à diminuer sous le seuil H-14, le Conseil aurait le pouvoir d’envisager un écart par rapport au Plan 2014.
- Les niveaux d’eau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent varient d’une année à l’autre et tout au long de l’année, selon les conditions d’apport d’eau dictées par les conditions météorologiques. Il faut toujours être prêt à tenir compte des fluctuations historiques du niveau d’eau et à s’adapter à celles qui pourraient se produire à l’avenir.
- Des niveaux semblables à la mi-avril ont été observés sur le lac Ontario au cours des dernières années depuis 2000, et ils sont résumés dans le tableau ci-dessous. En 2001, le niveau du lac Ontario a continué d’augmenter graduellement et a culminé à 75,01 m à la mi-juillet. En 2006, le niveau du lac Ontario a atteint un sommet à la fin de juillet à 75,03 m. Les niveaux de pointe en 2001 et en 2006 sont semblables au niveau de pointe qui pourrait se produire dans des conditions d’apport d’eau moyennes cette année.
- La hausse saisonnière du niveau du lac Ontario cette année dépendra des conditions futures, qui sont impossibles à prévoir avec exactitude. Le Conseil continuera de surveiller les conditions et de s’assurer que les débits sortants régularisés selon le Plan 2014 sont conformes aux ordonnances d’approbation de la Commission mixte internationale, en fonction des directives des gouvernements qui ont approuvé le Plan.
Année] | Niveau (m) (du 9 au 15 avril) |
2004 | 74,86 |
MLT* | 74,85 |
2024 | 74,84 |
2006 | 74,83 |
2001 | 74,82 |
2011 | 74,80 |
2000 | 74,79 |
2014 | 74,78 |
2013 | 74,68 |
2010 | 74,67 |
2015 | 74,59 |
*La moyenne à long terme (MLT) représente la fourchette de 1918 à 2022.
Pour en savoir plus sur :
- Les changements apportés au débit sortant du lac Ontario : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/changements-au-debit
- Les niveaux d’eau : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/niveau-d%27eau
- L’apport d’eau : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/debits
- Les prévisions du niveau d’eau : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/previsions
Coordonnées utiles :
États-Unis : ILOSLRB-USSection@usace.army.mil
Canada : ec.cilofsl-iloslrb.ec@canada.ca
Facebook : https://www.facebook.com/ConseilIntduLacOntarioetduFleuveSaintLaurent
Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent veille à ce que le débit sortant du lac Ontario soit conforme aux exigences des ordonnances d’approbation de la Commission mixte internationale. La capacité de réguler le débit à la sortie du lac Ontario en vertu d’un plan de régularisation, quel qu’il soit, ne signifie pas qu’il est possible de contrôler pleinement le niveau du lac. Cela s’explique par le fait que les principaux facteurs qui influent sur les apports d’eau dans les Grands Lacs (soit les précipitations, l’évaporation et les eaux de ruissellement), ne peuvent être contrôlés et sont difficiles à prévoir avec précision.