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Comment le Great Lakes Native American Research Center for Health offre des possibilités et des ressources dans les régions rurales

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La qualité de l’environnement étant l’un des déterminants de la santé personnelle et publique, la CMI se fait conseiller par un Conseil consultatif des professionnels de la santé. Pour les peuples autochtones, la santé de l’environnement tient à bien plus que la santé personnelle et publique. Cet article souligne comment une organisation autochtone des Grands Lacs permet aux tribus américaines de renforcer leurs capacités en matière de recherche sur la santé de l’environnement et plus encore.

Je suis membre de la bande des Ojibwés du lac du Flambeau et descendante de la tribu des Shawnee de l’Est de l’Oklahoma. En 2002, j’ai brutalement pris conscience d’une malheureuse réalité : j’étais déconnectée de ma tribu et de toutes les tribus de l’État du Wisconsin. Après avoir cherché un moyen de renouer avec me racines et de trouver un travail enrichissant pour aider les tribus, j’ai été embauchée par le Conseil tribal des Grands Lacs plus tard la même année pour travailler au Centre de recherche amérindien des Grands Lacs pour la santé, dans le cadre d’un nouveau programme.

Le centre est né de l’intérêt des tribus pour la recherche, à la faveur d’une séance de planification stratégique tenue entre la Wisconsin Tribal Health Director Association et le Programme de santé des Indiens du Conseil tribal des Grands Lacs à l’automne 1999.

Au cours de cette séance, 11 tribus membres ont établi un objectif à long terme pour des initiatives de recherche en santé devant permettre de réduire la méfiance des tribus à l’égard de la recherche et des chercheurs, ainsi que les disparités tribales en matière de santé, tout en renforçant les capacités en sciences de la santé tribales.

Grâce à l’importante contribution de la Wisconsin Indian Education Association, des objectifs et des buts ont également été arrêtés afin de remédier au manque de professionnels de la santé et de chercheurs biomédicaux autochtones américains. Le programme des Native American Research Centers for Health du National Institute of Health des États-Unis s’est révélé une excellente occasion de répondre à ces besoins.

Grâce à une subvention, en 2002, le Conseil tribal des Grands Lacs a mis sur pied le Great Lakes Native American Research Center for Health, ou NARCH des Grands Lacs. Celui-ci accompagne 34 tribus amérindiennes du Minnesota, du Wisconsin et du Michigan, ainsi que quatre centres indiens urbains de la région Bemidji du Indian Health Service.

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Les tribus de la région Bemijdi et la zone de service du Conseil intertribal des Grands Lacs. Crédit photo : Great Lakes Epi-Center, GLITC

Sans modèle ni programme d’études antérieurs, le personnel du programme NARCH des Grands lacs est parti de zéro pour bâtir ses programmes d’apprentissage.

Divers partenariats entre les universités et les tribus sont à la base du programme. Parmi celles-ci, il y a des possibilités de stages pour les étudiants autochtones de premier et de deuxième cycles, qui travaillent en partenariat avec des chercheurs de toute la région afin de perfectionner leurs compétences en recherche et de servir leur collectivité. Le chevauchement entre les programmes et les partenariats permet au Centre NARCH des Grands Lacs de relever des défis uniques, notamment pour ce qui est de la coordination entre les groupes géographiquement dispersés, de la rareté des services universitaires dans les régions rurales, des considérations culturelles vitales et de l’instauration d’une communication claire entre les chercheurs et les gouvernements tribaux. Ces approches débouchent sur des pratiques exemplaires pour aider d’autres groupes à établir des partenariats semblables et à lancer des possibilités de recherche.

Grâce à des partenariats parmi les plus durables et les plus puissants, j’ai pu m’épanouir personnellement et parvenir à une véritable prise de conscience. 

Ces programmes m’ont permis de comprendre les besoins des communautés tribales au-delà de la recherche, par exemple en ce qui a trait aux systèmes alimentaires traditionnels et à leur incidence sur les définitions de la santé au niveau tribal, ainsi qu’aux outils pour surmonter les traumatismes historiques, à la souveraineté alimentaire et à la traite des personnes.

Par exemple, j’ai pu établir des liens avec des membres de tribu et des étudiants autochtones diplômés pour partir à la découverte de plantes indigènes comme le tabac traditionnel et les graines de courge anciennes, et pour définir leur incidence sur l’image de soi et sur la promotion de l’apprentissage. Après plusieurs récoltes fructueuses de la courge ancienne, connue sous le nom de Gete-okosimaan, j’ai remis des graines et des rapports traitant de la croissance et du retour aux systèmes alimentaires traditionnels à des étudiants chercheurs qui se sont penché sur les qualités nutritionnelles de ces courges.

Je dirige maintenant le personnel du NARCH des Grands Lacs du bureau du Conseil tribal des Grands Lacs de la réserve du lac du Flambeau (Wisconsin).

Le NARCH des Grands Lacs continuera de mettre à profit le financement du National Institute of Health pour créer des programmes et des possibilités de grande qualité dans la région de Bemidji et pour appuyer ces importantes occasions pour les étudiants de participer à la recherche et à la participation communautaire.

La caractéristique à composantes multiples du programme (qui s’entendent des projets de recherche, de l’amélioration des capacités des étudiants et du renforcement des capacités) permet aux parties intéressées de s’engager par des moyens uniques ou multiples envers l’amélioration de l’état de santé des communautés amérindiennes de la région de Bemidji.

À l’approche de mon 18e anniversaire de travail, je demeure passionnée par l’amélioration de la vie de tous les Autochtones.

Pour en savoir plus, visitez le site Web Great Lakes Inter-Tribal Council.

Cet article a été corédigé par Gabrielle O’Keefe, doctorante au Medical College of Wisconsin, à Wauwatosa, et par Matthew Dellinger, Ph.D., professeur agrégé au Medical College of Wisconsin, à Wauwatosa, et membre du Conseil consultatif des professionnels de la santé de la CMI.

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