Conseils de gestion des niveaux d’eau des Grands lacs - Mise à jour de l’hiver 2024-2025

Date

Les Conseils de gestion des niveaux d’eau des Grands lacs de la Commission mixte internationale incluent le Conseil international de contrôle du lac Supérieur, le Conseil international de contrôle de la rivière Niagara, et le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. Cette mise à jour a pour but de résumer les différentes opérations hivernales et donner les conditions actuelles de niveau d’eau sur le système des Grands Lacs.

 

Plans de régularisation 2012 (lac Supérieur), 2014 (lac Ontario) et estacade de glace entre le lac Érié et la rivière Niagara

 

Le Conseil international de contrôle du lac Supérieur est responsable de la mise en œuvre du Plan de régularisation 2012 qui régit le débit sortant du lac Supérieur au niveau des ouvrages compensateurs de la rivière St. Marys, laquelle se déverse dans les lacs Michigan-Huron. Le débit sortant du lac Supérieur est plafonné en hiver afin de réduire le risque d’embâcles  susceptible de provoquer des inondations dans le cours inférieur de la rivière St. Marys. Toutefois, le débit maximum hivernal possible de 2 410 m3 (85 108 pi3/s) n’a pas été atteint cet hiver. Les débits prescrits par le plan sont relativement faibles, variant de 1 690 à 1 900 m3 (59 682 à 67 098 pi3/s) en raison de niveaux inférieurs à la moyenne sous l’effet d’apports d’eau qui ont été moindres ces derniers mois. De plus, au nom du principe d’équilibrage des débits, les valeurs prescrites dans le plan (par rapport aux conditions antérieures au projet) ont été légèrement réduites compte tenu de la moyenne à long terme des niveaux d’eau du lac Supérieur et des lacs Michigan-Huron. Il n’a donc pas été nécessaire de restreindre les débits sortants en fonction de l’état des glaces. Il convient de noter qu’en hiver, l’état des glaces empêche normalement tout mouvement des portes de l’ouvrage compensateur. 

 

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent est responsable de la mise en œuvre du Plan de régularisation 2014. Celui-ci régit les débits sortants du lac Ontario au barrage hydroélectrique Moses-Saunders qui enjambe le fleuve Saint-Laurent entre Cornwall (Ontario) et Massena (État de New York). Si nécessaire, le débit sortant du lac Ontario peut être ajusté selon la limite I du Plan 2014 afin de favoriser la formation et la stabilisation de la couverture de glace dans le Saint-Laurent. Un résumé des changements apportés au débit sortant est disponible sur la page Changements au débit [sortant] du lac Ontario.

 

Les plans n’ont pas pour objet de maintenir les niveaux d’eau du système à leur valeur moyenne, ce qui serait d’ailleurs impossible à faire, puisqu’ils fluctuent en fonction des conditions météorologiques. Les plans de régularisation 2012 et 2014 visent à agir sur les débits sortants en fonction des niveaux constatés et des apports d’eau qui, eux, sont influencés par les précipitations, l’évaporation et le ruissellement. Ils n’ont jamais eu pour objet de contrôler ou d’éliminer complétement les phénomènes de crue ou d’étiage, et ils n’en ont pas la capacité. 

 

Le Conseil international de contrôle de la rivière Niagara est notamment chargé de superviser l’installation et le retrait de l’estacade de glace entre le lac Érié et la rivière Niagara. Chaque hiver depuis 1964, cette estacade est déployée à l’exutoire du lac Érié afin de réduire le volume de glace qui passe dans la rivière Niagara. Il est ainsi possible de limiter la formation d’embâcles dans la rivière, limitant donc le risque d’endommagement des propriétés riveraines, et maintenant un débit acceptable pour la production d’hydro-électricité. L’estacade a fini d’être installée le 19 décembre 2024 (en anglais seulement) et elle demeurera en place jusqu’au printemps 2025. Dans la dernière semaine de janvier, des vents violents ont endommagé des sections de l’estacade qui est actuellement prise dans les glaces. Tout déplacement de l’estacade en vue de la réparer aurait pour effet de provoquer une accumulation supplémentaire de glace dans la rivière Niagara. Les travaux de réparation ne débuteront donc qu’une fois que les conditions s’y prêteront.

 

Niveaux d’eau

Les apports d’eau au long de l’année 2024 ont eu pour effet de maintenir le niveau de l’ensemble des Grands Lacs autour de leurs moyennes à long-terme, et ont fait que le lac Ontario a connu l’une des plus longues périodes où son niveau est demeuré proche de cette valeur. 

 

Bien que les niveaux d’eau sur l’ensemble des Grands Lacs aient poursuivi leur déclin automnal naturel, les conditions de sécheresse dans certaines régions du bassin ont accéléré l’abaissement du niveau d’eau de certains lacs. Les niveaux de chacun des Grands Lacs, à l’exception du lac Érié, sont actuellement inférieurs aux moyennes mensuelles à long terme. Au début février, pour cette période de l’année en particulier, le lac Supérieur est à son niveau le plus bas depuis 2013, les lacs Huron-Michigan sont à leur niveau le plus bas depuis 2014 et le lac Ontario est à son niveau le plus bas depuis 2003. Le niveau du lac Érié est à son plus bas depuis 2014, bien qu’il demeure à environ 1 cm (0,39 po) au-dessus de sa moyenne à long terme.

 

Glace, sécheresse et équivalent en eau de la neige

En date du 24 février 2025, la glace recouvrait 32 % des Grands Lacs. Il convient de noter que, sous l’effet d’une vague de froid arctique en janvier, la superficie du lac Érié recouverte par les glaces est passée de 30 % à plus de 80 % en quatre jours, et elle est actuellement supérieure à 90 %. Un tel volume de glace n’avait pas été observé dans le lac Érié depuis trois ans.

Selon l’aperçu de la sécheresse au Canada, le secteur canadien de la région des Grands Lacs est anormalement ou modérément sec, mais ces conditions de sécheresse devraient disparaître le mois prochain. Le U.S. Drought Monitor (en anglais seulement) précise que 40 % du secteur américain de la région des Grands Lacs sont anormalement secs, que 27 % connaissent une sécheresse modérée et que 4 % connaissent une sécheresse grave pour cette période de l’année. Toujours selon le U.S. Drought Monitor, les perspectives de février à avril indiquent que les Grands Lacs en aval (Erie – Ontario) ne devraient pas connaître de condition de sécheresse et que les conditions du sol devraient être normales, tandis que les Grands Lacs en amont (Supérieur – Michigan-Huron) devraient sortir des conditions de sécheresse actuelles.

L’équivalent en eau de la neige (en anglais seulement) dans l’ensemble du bassin canado-américain représente environ 6 à 10 cm (2 à 4 po) (voir les données graphiques). Il est important de noter qu’il n’y a presque aucun rapport entre l’équivalent en eau de la neige dans le bassin des Grands Lacs et les niveaux d’eau printaniers et estivaux subséquents. De nombreux autres facteurs influent sur le ruissellement printanier et sont difficiles à estimer ou à prévoir, comme l’effet du gel au sol au moment de la fonte des neiges, la teneur en humidité du sol, la rapidité de la fonte des neiges et surtout la quantité de pluie pendant et après celle-ci, qui peuvent augmenter considérablement le ruissellement. Les niveaux d’eau constatés au printemps et en été dépendront principalement des conditions météorologiques et des apports d’eau printaniers et estivaux. 

Prévisions sur six mois

Les prévisions de niveau d’eau des Grands Lacs sur six mois sont montrées ci-dessous. Elles indiquent les futurs niveaux d’eau potentiels en fonction des conditions météorologiques récentes et des conditions prévues à court terme, ainsi que des tendances saisonnières à long terme.

  • Les prévisions représentent la fourchette projetée des niveaux d’eau susceptibles de se produire suivant les conditions de précipitations prévues (forte, moyenne ou faible).
  • La plage en rouge des conditions prévues est connue sous le nom de cône d’incertitude; plus on se projette loin dans l’avenir à partir de la date actuelle, plus il y a d’incertitude.
  • Les niveaux d’eau effectifs dépendent principalement des conditions météorologiques et des apports d’eau. Durant des périodes de conditions extrêmes, les niveaux peuvent se situer à l’extérieur de la fourchette prévue.
  • Cette prévision repose sur une méthodologie de prévisions d'ensemble consistant à alimenter un modèle de régulation et de routage coordonné par les deux pays, avec plus de 100 scénarios d'apports d'eau basés sur des relevés historiques, en vue de produire un ensemble correspondant de niveaux d'eau et de débits simulés.

 

 

Communications futures

Les Conseils de gestion des niveaux d’eau des Grands Lacs publient des communiqués, des annonces de réunions d’information publiques, des renseignements hebdomadaires sur les niveaux d’eau et plus encore. Si vous souhaitez recevoir ces renseignements directement à votre adresse de courriel, veuillez cliquer sur le lien suivant et remplir le formulaire (en anglais seulement) https://forms.office.com/r/drGawGJNe4

 

Pour communiquez avec nous

Conseil international de contrôle du lac Supérieur

Site Web : https://www.ijc.org/fr/lsbc

Communiquez avec nous : https://www.ijc.org/fr/contact/lsbc

 

Conseil international de contrôle de la rivière Niagara

Site Web : https://www.ijc.org/fr/nbc

Communiquez avec nous : https://www.ijc.org/fr/contact/nbc

 

Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent

Site Web : https://www.ijc.org/fr/clofsl

Communiquez avec nous : https://www.ijc.org/fr/contact/loslrb