La Commission mixte internationale invite le public à commenter le "Report on High Water Levels in the Rainy River Watershed in 2014" (en anglais seulement)

Date

Le public et les organisations concernées ont 90 jours pour faire part à la Commission mixte internationale (CMI) de leurs commentaires sur les conclusions, recommandations et enjeux présentés dans un nouveau rapport (en anglais seulement) sur les niveaux d’eau élevés de 2014 dans le bassin de la rivière à la Pluie. 

Le rapport a été préparé par le Comité de contrôle des niveaux d’eau du Conseil international du bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie (CIBLBRP) à la demande de la CMI. Le rapport examine les conditions qui ont causé une forte crue dans le bassin de la rivière à la Pluie en 2014 et répond à un certain nombre de questions posées par la CMI au sujet de la gestion de la quantité d’eau dans le bassin. 

 Les parties intéressées peuvent commenter le rapport soit en ligne, soit durant une ou plusieurs réunions publiques que la CMI tiendra de concert avec le CIBLBRP la semaine du 10 août 2015. 

La période de commentaires du public se termine le 31 août 2015.

La CMI tiendra compte des principales conclusions et recommandations du rapport ainsi que des commentaires du public et des organisations concernées avant de déterminer la meilleure marche à suivre.


Contexte 

En juin et en juillet 2014, les lacs Namakan et à la Pluie ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis plusieurs décennies.  

En vertu de la Convention du lac à la Pluie de 1938, la CMI est responsable de la gestion des débits des barrages aux décharges de ces lacs. Mis sur pied par la CMI, le CIBLBRP a créé le Comité de contrôle des niveaux d’eau afin d’assurer l’exploitation des barrages en conformité avec les courbes d’exploitation que la CMI a établies pour gérer les débits et les niveaux d’eau dans le bassin.

Lire le rapport complet du CIBLBRP (en anglais seulement). 

Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec : 

Dominique Guerin-Garnett
Ottawa (Ontario)      
guerin-garnettd@ottawa.ijc.org       
613-947-1420                              

Frank Bevacqua
Washington, D.C.          
bevacquaf@washington.ijc.org               
202-736-9024 

                                  

Résumé 

En juin et en juillet 2014, les lacs Namakan et à la Pluie ont atteint leurs plus hauts niveaux d’eau depuis plusieurs décennies. La Commission mixte internationale (CMI) est responsable de la gestion des débits des barrages aux décharges de ces lacs. Mis sur pied par la CMI, le Conseil international du bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie (CIBLBRP) a créé le Comité de contrôle des niveaux d’eau (CCNE) pour qu’il assure l’exploitation des barrages en conformité avec le régime réglementaire de la CMI (courbes d’exploitation). Le présent rapport examine les conditions qui produisent une forte crue dans le bassin de la rivière à la Pluie en 2014 et répond à un certain nombre de questions posées par la CMI au sujet de cette crue et de la gestion de la quantité d’eau dans le bassin.

Voici les détails les plus importants de cette crue :

  • En avril, la fonte d’une très grande accumulation de neige dans l’ensemble du bassin hydrographique a fait monter les débits des tributaires au-dessus de la normale. La neige était presque entièrement fondue au début de mai, et le débit de la plupart des tributaires de la chaîne des lacs Namakan et du lac à la Pluie était presque stabilisé à la mi-mai. Les fortes pluies de la mi‑mai ont maintenu les débits dans le bassin au-dessus de la normale, mais pas à des niveaux exceptionnellement élevés. Par contre, les pluies records du mois de juin ont produit des débits extrêmement élevés dans l’ensemble du bassin tout au long de juin et jusqu’en juillet.
  • Les débits extrêmement élevés en juin dépassaient la capacité de débit des barrages, ce qui a entraîné une hausse incontrôlée des niveaux des lacs Namakan et à la Pluie.
  • Les entreprises H2O Power LP et Boise Paper possèdent les barrages aux décharges des lacs Namakan et à la Pluie et les exploitent sous la direction de la CMI. Elles ont rapidement augmenté les débits sortants des deux lacs à la fin d’avril et au début de mai. Les barrages du lac Namakan étaient complètement ouverts à compter du 16 mai afin de maximiser le débit sortant, tandis que le débit sortant du lac à la Pluie était à plus de 95 % de sa capacité du 20 mai jusqu’à l’ouverture de toutes les vannes du barrage le 6 juin.
  • Les barrages du lac Namakan sont restés complètement ouverts du 16 mai au 20 juillet. Le niveau du lac Namakan a atteint sa troisième valeur la plus élevée depuis le début de sa régularisation par la CMI en 1949. Le niveau du lac est resté au‑dessus du niveau d’urgence durant 44 jours.
  • Le barrage du lac à la Pluie est resté complètement ouvert du 6 juin au 8 août. Le niveau du lac a atteint sa deuxième valeur la plus élevée depuis le début de sa régularisation par la CMI en 1949 et il est resté au‑dessus du niveau d’urgence durant 72 jours.
  • En raison des débits locaux extrêmement élevés et du débit maximal passant au barrage du lac à la Pluie, la rivière à la Pluie a atteint un niveau d’eau record en juin, dépassant le record précédent de presque 30 cm (1 pi).
  • Les hautes eaux ont causé des dommages dans l’ensemble du bassin (érosion des rives, pertes d’arbres et dommages aux quais, aux remises à bateaux et à d’autres bâtiments et infrastructures). En outre, les entreprises touristiques ont signalé une baisse de leur clientèle, et la construction, l’entretien et le démantèlement des ouvrages de protection contre les crues ont coûté cher en temps et en ressources. L’état d’urgence a été déclaré à plusieurs endroits dans les deux pays.


Voici les faits saillants des conclusions du rapport du CCNE sur la crue de 2014 :

  • La crue s’est produite essentiellement parce que l’apport d’eau des pluies de juin ont de beaucoup dépassé le débit sortant maximal aux barrages complètement ouverts des lacs Namakan et à la Pluie durant plusieurs semaines.  
  • Le CCNE a demandé aux entreprises exploitant les barrages de viser le bas de la plage des niveaux d’eau des courbes d’exploitation pour ces lacs au début d’avril afin d’accroître la capacité de stockage d’eau en vue de la fonte des grandes accumulations de neige dans la région. Cette mesure n’a pas eu d’effet sur les niveaux d’eau maximaux de l’été, car, une fois la crue printanière en cours, les entreprises se sont remises à viser le milieu de la plage des niveaux d’eau des courbes d’exploitation.
  • Si l’on avait visé des niveaux des deux lacs beaucoup plus bas à la mi‑mai, il n’y aurait eu qu’une très faible réduction du niveau maximal du lac à la Pluie et quasiment aucun effet sur celui du lac Namakan. Toutefois, la pluviosité extrême en juin n’était pas prévue au début de mai, lorsque les débits s’étaient stabilisés. Ainsi, rien n’indiquait clairement qu’il fallait viser des niveaux d’eau plus bas. Comme les débits sortants des lacs étaient à leur valeur maximale ou presque à la mi‑mai, aucune autre mesure n’aurait pu être prise pour éviter la crue qui allait survenir en juin et en juillet. 
  • Les modifications des débits sortants des lacs apportées par les propriétaires des barrages étaient opportunes, prudentes et conformes aux directives de la CMI.
  • Une simulation informatique indique qu’une baisse de 25 % des précipitations reçues d’avril à juin aurait vraisemblablement permis de maintenir les niveaux des lacs Namakan et à la Pluie sous leur niveau d’urgence.
  • Des simulations ont été effectuées pour comparer l’effet de la gestion des barrages selon les courbes d’exploitation actuelles (établies en 2000) et celui d’une gestion hypothétique selon les courbes d’exploitation précédentes (établies en 1970). Les courbes de 2000 pour le lac Namakan prévoient un niveau plus élevé à la fin de l’hiver et un remplissage du lac plus tôt au printemps.  La simulation montre que, si en 2014 on avait géré les barrages selon la courbe d’exploitation de 1970, le niveau maximal atteint aurait été légèrement plus bas au lac à la Pluie, mais n’aurait pratiquement pas changé au lac Namakan. Cette situation était d’ailleurs prévue lors de l’examen des courbes d’exploitation de 1970 dans les années 1990 : elle a été jugée comme constituant un risque acceptable compte tenu des avantages attendus des modifications apportées aux courbes d’exploitation.
  • Le CCNE n’a connaissance d’aucune modification du paysage ou des ouvrages à la décharge de ces lacs depuis la première ordonnance qui aurait pu réduire la capacité de débit du barrage Fort Frances-International Falls et des barrages du lac Namakan.
  • Les niveaux maximaux atteints en 2014 dans les lacs Namakan et à la Pluie étaient bien plus bas que les records atteints en 1950. En 2014, les lacs sont d’ailleurs restés à leur niveau d’urgence bien moins longtemps qu’en 1950. Aucune gestion des barrages sur ces lacs n’empêcherait les niveaux d’eau de 1950 d’être atteints, voire dépassés, en cas d’apports d’eau extrêmes. La CMI, par l’entremise du CIBLBRP et du CCNE, doit collaborer avec les administrations locales, les Premières Nations et des organismes communautaires pour faire comprendre à tous que le bassin hydrographique est vulnérable aux crues et que la réglementation sur l’aménagement du rivage en tient compte.
  • Dans le prochain examen des courbes d’exploitation de 2000, on devra chercher à éviter les situations qui augmentent la probabilité de niveaux d’eau d’urgence.
  • Le CCNE recommande au CMI de modifier le rôle et les responsabilités du Comité durant les situations d’urgence et d’établir un protocole de communications entre la CMI, le CIBLBRP, le CCNE, les Premières Nations locales, les gouvernements et les administrations locales.

Graphiques tirés du rapport

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