La science citoyenne peut contribuer à se préparer aux futures inondations dans le bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie

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Kevin Bunch
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En août dernier, Fort Frances (Ontario) et International Falls (Minnesota) ont accueilli des séances d’écoute organisées par le Conseil international du bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie.

L’accent a surtout porté sur les inondations majeures du printemps 2022 qui ont affecté la région pendant des mois.

Le Comité de limnimétrie du Conseil a présenté une vidéo (en anglais seulement) sur ces inondations, et des membres de la collectivités ont pu faire part de leurs avis et préoccupations qui seront retenus par le Conseil dans sa préparation d’un rapport post-inondation.

Les météorologues présents à la réunion ont indiqué que les résidents du bassin pouvaient apporter leur pierre à l’édifice en qualité de « citoyens scientifiques » en mesurant l’accumulation de neige.

Selon les membres du Conseil et le personnel du National Weather Service (NWS) présents à la rencontre, l’inondation record survenue au printemps dans le bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie dépassait la capacité d’atténuation de n’importe quel plan de régularisation. Dans l’avenir, toutefois, le fait de disposer de plus de données sur le manteau neigeux pourrait permettre d’éclairer les décisions opérationnelles prises chaque année au début mars, décisions qui sont ajustées à mesure de l’évolution des conditions le reste de l’année.

Invité à expliquer pourquoi l’épaisseur du manteau neigeux n’avait pas servi à tirer la sonnette d’alarme en mars, le Conseil a indiqué que ce sont en fait les conditions d’avril et de mai qui avaient préparé le terrain pour les inondations de cette année, à cause de précipitations abondantes et de la fonte tardive des neiges au printemps.

L’accumulation de neige est l’une des variables importantes qui détermine si les crues printanières seront mineures, modérées ou graves. Celle-ci varie considérablement en fonction de la superficie du bassin versant considéré, outre que les sites de mesure sont fort peu nombreux dans le bassin de la rivière à la Pluie et du lac Namakan.

Les possibilités offertes par la « science citoyenne »

La National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, Environnement et Changement climatique Canada et d’autres organisations parrainent le Community Collaborative Rain, Hail and Snow Network (CoCoRaHS) qui est en fait un réseau constitué de bénévoles des deux côtés de la frontière, qui mesurent et signalent les précipitations.

Le programme enseigne aux bénévoles comment mesurer et consigner les précipitations sur leur propriété à l’aide d’outils simples. Les données recueillies sont ensuite compilées en ligne et mises à la disposition des climatologues et des organismes de prévision des crues.

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Carte des sites d’observation actuels du CoCoRaHS dans le bassin du lac des Bois et dans les environs, en date d’octobre 2022. Source : NWS-Duluth

À partir de cette information, le Comité de limnimétrie du Conseil peut établir une ligne de conduite à l’intention des exploitants de barrages dans le bassin de la rivière à la Pluie et du lac Namakan qui sont chargés de maintenir les niveaux et les débits d’eau dans les fourchettes convenues par le Canada et les États-Unis, quand les conditions le permettent. On parle alors d’appliquer les courbes d’exploitation. Quand il décide de suivre les courbes d’exploitation, le Comité établit une moyenne fondée sur les mesures prises par les observateurs du CoCoRaHS, de sorte que plus le nombre d’observations est grand, plus la moyenne est exacte.

Les personnes intéressées à participer au programme CoCoRaHS peuvent envoyer un courriel à ketzel.levens@noaa.gov, côté américain, ou à canada@cocorahs.org, côté canadien, ou encore s’inscrire directement sur le site cocorahs.org (en anglais seulement).

Le Comité du Conseil est en train de préparer un rapport post-événement qui fera état des conditions antérieures et postérieures aux inondations; au besoin, il adressera des recommandations à la CMI sur les améliorations possibles. Le Comité prévoit de publier une ébauche de ce rapport aux fins d’examen public d’ici la fin de l’année et d’y mettre une dernière main en mars 2023.

Le Col Karl Jansen, coprésident américain du Conseil et du Comité de limnimétrie au moment des séances d’écoute, a fait l’éloge de Pam Tomevi, membre du public, pour son travail visant à tenir les résidents locaux au courant des événements et des activités du Comité pendant la crise. Jansen et la coprésidente du Comité canadien de limnimétrie, Megan Garner, ont souligné l’importance de la participation du public et la nécessité de se concentrer sur la résilience avant que d’autres inondations ne se produisent dans la région.

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.