
Trois chercheurs universitaires de troisième cycle établissent des relations entre la Commission mixte internationale et les communautés autochtones et d’autres afin que tous les acteurs contribuent à façonner un nouveau plan pour l’avenir de la science des Grands Lacs.
En 2022, le Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs de la CMI a publié la « Stratégie scientifique des Grands Lacs pour la prochaine décennie » en tant que première étape de la planification de la science des Grands Lacs. Le Conseil contribue maintenant à l’élaboration d’un plan scientifique des Grands Lacs pour la prochaine génération. Celui-ci déterminera et recommandera les activités et les investissements nécessaires pour transformer la science de la surveillance et des prévisions des Grands Lacs au cours de la prochaine génération.
La plupart des activités scientifiques concernant les Grands Lacs sont axées sur les impacts passés, ce qui se traduit par l’amélioration de nombreux facteurs de stress ainsi que de l’état de santé des lacs et des collectivités riveraines. Cependant, l’US Geological Survey estime que seulement 5 à 10 % des dépenses liées aux Grands Lacs sont consacrées aux activités scientifiques. La combinaison des menaces auxquelles fait face la région, comme les espèces envahissantes et les changements climatiques, révèle d’importantes lacunes du côté des données et des besoins scientifiques, si bien qu’une nouvelle génération de données scientifiques proactives sera nécessaire pour répondre à ces défis concernant les Grands Lacs, et pour s’y préparer.
Le Conseil consultatif scientifique travaille à la création d’un plan détaillé visant à transformer la Stratégie pour les sciences en action. Ce Plan scientifique des Grands Lacs guidera les futurs efforts scientifiques et élargira la collaboration dans la recherche sur ces plans d’eau. En vue de guider la rédaction de ce plan, le Conseil va collaborer avec un éventail d’experts en science et en gestion des Grands Lacs jusqu’à l’été 2025. Les conversations portent sur un large éventail de sujets et comprennent des conversations avec des gouvernements, des universitaires, des experts scientifiques, des parties prenantes et des ayants droit.
Un aspect important de l’élaboration du plan consiste à inclure les points de vue d’un large éventail de collectivités dans le bassin, en particulier celles qui ne sont généralement pas incluses dans les discussions sur la planification scientifique. À cette fin, trois chercheurs sur les Grands Lacs organisent des activités de sensibilisation dans toute la région des Grands Lacs en lien avec les Premières Nations, les Métis, les tribus et des communautés méritant l’équité. Cela comprend les collectivités à faible revenu, les collectivités où règne la ségrégation raciale et ethnique, les collectivités qui subissent un fardeau ou un stress environnemental disproportionné et/ou des impacts disproportionnés dus aux changements climatiques (tels que définis par l’initiative Justice40 de l’Environmental Protection Agency des États-Unis).
L’objectif est de tirer parti des relations existantes et d’en établir de nouvelles, tout en saisissant les réflexions, les désirs et les besoins à l’égard du plan. Bon nombre de menaces passées et actuelles qui pèsent sur le bassin des Grands Lacs touchent ces collectivités de façon disproportionnée; il est donc crucial d’inclure leurs points de vue. Le fait de participer à ces discussions maintenant devrait favoriser des occasions de communication et de collaboration continues sur les priorités définies dans le plan et d’autres initiatives scientifiques des Grands Lacs.
La première de ces séances d’écoute a eu lieu au début d’octobre, lors de la conférence de la Great Lakes Beach Association, tenue dans la réserve des Chippewas de la bande de Grand Portage, à Grand Portage (Minnesota). Une séance à la fin novembre dans la Première Nation de Fort William stimulera également les discussions en matière de science en générale et de science autochtone avec sept Premières Nations de la rive nord du lac Supérieur. De plus, les chercheurs prévoient d’établir des liens avec des collectivités méritant l’équité dans des villes comme Buffalo (New York), Toronto (Ontario), Cleveland (Ohio), Detroit (Michigan), et Windsor et Thunder Bay (Ontario).
Ces discussions se dérouleront jusqu’au printemps 2025, avant l’élaboration du Plan pour les sciences. Une première ébauche du Plan scientifique des Grands Lacs pour la prochaine génération devrait être préparée et faire l’objet d’un examen et de commentaires à la conférence annuelle de 2025 de l’International Association for Great Lakes Research prévue à Milwaukee (Wisconsin), en juin.
Les chercheurs sont emballés par les conversations à venir et se réjouissent à l’idée de recevoir des réactions au sujet de leur effort de sensibilisation. Si vous souhaitez participer ou si vous connaissez quelqu’un susceptible d’être intéressé, communiquez avec nous sur la page de consultation sur le Plan scientifique des Grands Lacs (en anglais seulement).

Ian Stone, Tori Agnew-Camiener and Megan McLaughlin are 2024-2025 Great Lakes research fellows working with the IJC, Great Lakes Commission and Great Lakes Sea Grant Network.