Le Courant (avril 2021)

 

En 2016, à la suite des inondations catastrophiques du printemps 2011 le long du lac Champlain et de la rivière Richelieu, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont chargé la Commission mixte internationale (CMI) « d’examiner plus à fond les causes, les répercussions, les risques et les solutions en ce qui a trait aux crues dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu ». À cette fin, la CMI a créé le Groupe d’étude international du lac Champlain et de la rivière Richelieu pour superviser cette démarche et formuler des recommandations. La CMI a également mis sur pied un groupe consultatif public pour aider le Groupe d’étude à solliciter la participation du public tout au long de l’Étude. Le Groupe consultatif public publie le bulletin bimensuel Le Courant pour tenir le public informé de l’évolution de l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR).

 

Lettre des coprésidentes du Groupe consultatif public

Alors que nous entrons dans la dernière année de l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu, nous commençons à prendre connaissance des résultats de recherche des divers groupes de travail techniques (GTT). Ces résultats orienteront le Groupe d’étude dans la formulation de ses recommandations à la CMI et aux gouvernements canadien et américain. Bon nombre des rapports seront résumés dans des fiches d’information (préparées en français et en anglais) afin de faciliter la communication des résultats auprès du public. Par exemple, nous finalisons en ce moment un rapport qui porte sur les travaux de recherche sur le potentiel d’atténuation des inondations dans le lac Champlain et la rivière Richelieu grâce à un stockage temporaire de l’eau dans les milieux humides ou sur les terres agricoles dans les zones qui se drainent vers le lac Champlain. Un autre document d’orientation, à l’étape d’ébauche, présente des éléments importants pour favoriser une communication efficace du risque d’inondation en se basant sur les expériences vécues à travers le monde. Nous avons hâte de vous communiquer ces rapports et d’autres documents lorsqu’ils seront publiés.

Madeleine Papineau, coprésidente canadienne                 Kristine Stepenuck, coprésidente américaine

 

Nouvelles de l’Étude

L’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu vise à atténuer les impacts des futures inondations de diverses façons, notamment en améliorant la préparation et l’intervention en cas d’inondation dans tout le bassin versant. Ces améliorations englobent l’élaboration de prévisions plus précises des crues et des cartes détaillées des impacts de celles‑ci. 

Les experts techniques collaborant à l’Étude ont conçu des modèles et des cartes pour évaluer les impacts des inondations. Ces outils peuvent aider les premiers répondants et les planificateurs de la gestion des urgences à mieux planifier et se préparer à une prochaine inondation.

Une série d’ateliers virtuels a été organisée l’hiver dernier afin d’examiner ces outils avec les responsables locaux et de solliciter leur avis sur les modifications qui pourraient être les plus utiles aux collectivités. Quatre ateliers se sont déroulés avec des premiers répondants locaux, des maires et des fonctionnaires provinciaux au Québec, le long de la plaine inondable de la rivière Richelieu et de la baie Missisquoi. Les experts de l’Étude ont également mené des entretiens approfondis avec des gestionnaires et des planificateurs d’urgence clés aux États‑Unis.

La plupart des planificateurs de la gestion des urgences et des premiers répondants ont noté que leurs collectivités ont apporté des améliorations en matière d’intervention en cas d’inondation depuis les inondations dévastatrices de 2011 et qu’elles sont maintenant mieux préparées à intervenir en cas d’inondations majeures. Ils ont également exprimé leur appui envers les outils et les cartes de prévision des inondations améliorés de l’Étude.

 

Mise en valeur d’un expert

Dans le cadre de notre série de profils permettant de mettre en valeur des experts qui travaillent en étroite collaboration avec le Groupe d’étude, nous nous sommes entretenus avec Jesse Feyen, co-responsable américain du Groupe de travail technique sur l’hydrologie, l’hydraulique et la cartographie (GTT-HHC).

Le GTT-HHC concentre ses efforts sur l’amélioration de la prévision des inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu, et il conçoit des mises à niveau des modèles hydrologiques à haute résolution pour améliorer les prévisions du ruissellement vers le lac Champlain. Ces mises à niveau tiennent compte de l’impact du vent sur les niveaux du lac, de même que de la façon dont les affluents ainsi que la vitesse et la direction du vent influent sur les courants du lac.

Jesse Feyen

 

En plus de sa collaboration à l’Étude, Jesse est directeur adjoint du laboratoire de recherche de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis sur les Grands Lacs dont les travaux sont axés sur la santé et les conditions environnementales. Il se penche sur divers sujets, qui vont des conditions physiques, telles que la circulation et le niveau des lacs, aux conditions environnementales, telles que la prolifération des cyanobactéries (parfois appelée prolifération d’algues nuisibles) et les impacts des espèces envahissantes sur la chaîne alimentaire. Il a passé les 25 dernières années à travailler sur la modélisation et la prévision des inondations côtières. Il a notamment participé à l’élaboration de nouveaux produits américains de prévision des inondations pour les marées de tempête occasionnées par des ouragans, un effort qui lui a valu la médaille d’or du ministère du Commerce des États-Unis.

 

Indicateur de performance

L’Étude sur les inondations du LCRR tient compte d’un certain nombre d’indicateurs de performance pour évaluer les avantages et les impacts potentiels de tout plan d’action recommandé. Dans la présente édition de notre bulletin d’information Le Courant, nous nous penchons sur la question des risques d’érosion des sites archéologiques causée par des crues dans le bassin.

En examinant les données étatiques et provinciales existantes, l’Étude a repéré plus de 300 sites de fouilles archéologiques, sites de sépulture et autres sites d’importance culturelle pour les Premières Nations dans la plaine inondable, puis a constaté que 147 d’entre eux auraient été inondés pendant l’inondation de 2011. Le Groupe d’étude travaille donc avec une archéologue de la Nation Waban-Aki qui est en train de caractériser les sites le long de la rivière Richelieu et du lac Champlain (baie Missisquoi) afin de déterminer les types d’érosion et leur impact sur ces sites. Ces informations servent maintenant à établir l’indicateur de performance lui-même.

Il est toujours préférable de laisser les sites archéologiques en place en tant que témoins des occupations du passé (en particulier les lieux de sépulture). Dans le cas où la perte potentielle d’artefacts importants ou du site est attribuable à une inondation ou à l’érosion, les experts peuvent entreprendre ce que l’on appelle une fouille archéologique de sauvetage afin de protéger l’information et récupérer les artéfacts. La plupart des découvertes archéologiques dans le bassin reflètent l’histoire des W8banakiak et des Kanien’kehà:ka qui sont issus des innombrables populations autochtones ayant peuplé l’ensemble du Nord-Est des États-Unis et du Canada à partir de  12 000 ans avant aujourd’hui. Le lac et la rivière, connus sous les noms de Magwaizibo (rivière Richelieu) et de Pitawbagok (lac Champlain), font partie d’un système de voies de communication utilisées par les Premières Nations depuis des millénaires.


Personnes

L’équipe de l’Étude a accueilli Jeff Kart en tant qu’agent de liaison américain pour les communications pour l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Jeff travaille pour la Commission mixte internationale depuis 2010 et est rédacteur en chef des deux bulletins de la CMI, soit Water Matters / Entre deux eaux et Great Lakes Connection / Connexion Grands Lacs. (Vous pouvez consulter ces bulletins ici : https://ijc.org/fr/bibliotheque/bulletin). Ancien journaliste, Jeff travaille dans le Michigan, près de la baie de Saginaw (qui fait partie de la région du bassin des Grands Lacs), en tant que consultant pour le bureau de la section américaine de la CMI à Washington, D.C. L’homologue de Jeff dans le cadre de l’Étude est Christina Chiasson, l’agente de liaison canadienne de la CMI pour les communications de l’Étude sur les inondations du LCRR que l'équipe a accueilli en septembre 2020. 

 

Sur le Web

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