Le Courant – Mars 2020
Le Courant – Mars 2020
En 2016, à la suite des inondations catastrophiques du printemps 2011 le long du lac Champlain et de la rivière Richelieu, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont chargé la Commission mixte internationale (CMI) « d’examiner plus à fond les causes, les répercussions, les risques et les solutions en ce qui a trait aux crues dans le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu. » A cette fin, la CMI a créé un Groupe d’étude afin de superviser cette démarche et formuler des recommandations. La CMI a également mis sur pied un groupe consultatif public pour aider le Groupe d’étude à solliciter la participation du public tout au long de l’Étude. Le Groupe consultatif public publie le bulletin bimensuel Le Courant afin d’informer le public sur l’évolution de l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR).
Avis Important
Le 24 mars 2020, le Groupe d’étude a annulé les rencontres publiques et n’a pas établi de nouvelles dates pour ces rencontres. Ceci est en lien avec la pandémie de COVID-19.
Lettre des coprésidentes du Groupe consultatif public
Nous espérons que vous vous portez aussi bien que possible durant ces temps éprouvants. Plus tôt en mars, nous avions préparé des nouvelles de l’étude et nous avons choisis de vous les envoyer aujourd’hui.
Au début février, un groupe d’experts et de planificateurs professionnels du Canada et des États-Unis, spécialisés dans les décisions et les stratégies de gestion des plaines inondables, se sont réunis pendant une journée et demie pour identifier des solutions possibles pour gérer les plaines inondables qui pourraient être recommandées pour le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu.
M. Daniel Henstra, professeur agrégé et chercheur principal à l’Université de Waterloo, et M. Len Shabman, ancien professeur à Virginia Tech et actuel chercheur principal à Resources for the Future, ont présenté l’état de situation aux participants. Leurs analyses, faites tant aux États-Unis qu’au Canada, des risques d’inondation et des mesures et des politiques de gestion de ces risques, ont permis d’encadrer le dialogue et d’engager les participants dans des discussions enrichissantes sur des approches de gestion des plaines inondables qui seraient à la fois réalisables et susceptibles d’être acceptées par les résidents, par les décideurs et par les planificateurs dans les communautés riveraines du lac Champlain et de la rivière Richelieu.
Les membres du groupe de travail technique sur les mesures de gestion et d’atténuation des inondations et du groupe d’analyse sociale, politique et économique tiendront compte de cette information lors de la rédaction du compte rendu de l’atelier, lors de la définition des prochaines étapes de recherche, et pour l’élaboration de leurs recommandations au Groupe d’étude. Cet atelier d’experts était le premier de deux envisagés. L’autre créneau d’étude porte sur la prévision et la modélisation des inondations, sur les outils en cours d’élaboration et sur les plans d’intervention en cas d’inondation. En février, un sondage a été envoyé auprès des premiers répondants afin de mieux comprendre les produits de prévision qui sont utilisés présentement dans le bassin du Lac Champlain et de la rivière Richelieu. Les résultats seront disponibles en avril.
Le Groupe d’étude est par ailleurs heureux d’annoncer la publication du rapport Causes et impacts des inondations passées dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Ce rapport est maintenant disponible sur le site Web de la CMI, en français et en anglais. Une brochure qui en présente les points saillants a été préparée pour aider à communiquer les principales constatations à tous ceux qui sont intéressés et est également disponible en ligne. De plus, nous distribuerons des exemplaires de la brochure à 20 bibliothèques des communautés riveraines du lac Champlain.
Madeleine Papineau, coprésidente canadienne Kristine Stepenuck, coprésidente américaine
Nouvelles de l’étude
La crue printanière de 2011 a inondé plusieurs routes et une grande partie des infrastructures le long de la rivière Richelieu (photo de Teresa Gagnon)
Étude des plans d’atténuation des risques dans les États de New York et du Vermont
Les membres américains du Groupe d’analyse sociale, politique et économique (GA-SPE) ont récemment terminé une étude comparative des plans d’atténuation des risques des États de New York et du Vermont. Ils voulaient déterminer dans quelle mesure les deux États considèrent les inondations comme un danger, et si tel était le cas, voir quelle était l’approche proposée au fil du temps en matière de renforcement de la résilience aux inondations. Même si les plans des deux États diffèrent dans leur façon d’envisager l’atténuation des risques d’inondation et la planification des interventions – en partie en raison des différences de taille géographique et de structures de gouvernance – tous deux désignent les inondations comme une vulnérabilité critique. Cette situation est attribuable à un long historique d’inondation et de dommages connexes. Les deux plans reconnaissent aussi la conclusion du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) selon laquelle, dans l’avenir, les risques d’inondation vont augmenter dans le nord-est des États‑Unis en raison de l’accroissement prévu de la fréquence et de l’intensité des tempêtes, de l’accumulation de neige et des quantités d’eau de fonte printanière.
Néanmoins, les différences d’approche entre des deux États pour réduire les répercussions des inondations dans l’avenir sont distinctes. Le plan de l’État de New York vise principalement à renforcer les infrastructures physiques (en particulier les routes et les ponts) afin de régler les problèmes connus occasionnés par les inondations en des endroits précis (ces lieux se situent pour la plupart à l’extérieur du bassin du lac Champlain). À l’inverse, le plan du Vermont est axé sur l’élaboration de politiques et de solutions de planification pour faire face aux inondations. On y trouve aussi des objectifs pédagogiques, comme le fait d’aider les dirigeants communautaires à mieux comprendre l’importance de l’atténuation des risques. Le GA‑SPE poursuivra ses recherches notamment en organisant des groupes de discussion, en interviewant des dirigeants locaux et des intervenants en mesures d’urgence, et en évaluant les plans d’atténuation des risques des localités et des comtés.
Pleins feux sur nos experts‑conseils
Dans le cadre de notre série visant à vous présenter les experts qui travaillent en étroite collaboration avec le Groupe d’étude, nous nous sommes entretenus avec Mme Marianne Bachand, coresponsable canadienne du Groupe de travail technique Impacts sur les ressources (GTT‑IR).
Originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Marianne Bachand a été témoin des inondations de 2011. Dans ses fonctions de coordonnatrice de projet en modélisation écohydraulique pour la Section hydrologie et écohydraulique d’Environnement et Changement climatique Canada, elle a été motivée à participer à l’étude sur le lac Champlain et la rivière Richelieu.
Ce GTT a produit un des principaux rapports pour l’étude LCRR — le rapport sur les causes et impacts, qui passe en revue les principaux facteurs à l’origine de la crue de 2011 et l’étendue des impacts de l’inondation. (Le rapport est disponible en ligne : https://www.ijc.org/fr/lcrr/causes-et-impacts-des-inondations-passees-dans-le-bassin-du-lac-champlain-et-la-riviere).
De plus, le GTT-IR est chargé de coordonner l’élaboration des indicateurs de performance qui seront utilisés pour évaluer les différentes mesures d’atténuation possibles. Ces indicateurs comprennent les impacts sur la faune, les dommages aux maisons et aux infrastructures, les pertes économiques et d’autres paramètres (voir un exemple dans la section suivante). L’équipe du GTT‑IR développe également ce qu’on appelle l’ISEE – le système intégré socio-économique et environnemental – qui a comme base des algorithmes de modélisation complexes et dont l’objectif est d’évaluer différentes mesures d’atténuation des dommages causés par les inondations pour des zones précises.
Marianne Bachand, coresponsable canadienne, GTT Impacts sur les ressources
Mme Bachand compte plus de sept ans d’expérience dans l’étude des impacts de l’eau et des inondations, et elle a obtenu une subvention pour ses travaux postdoctoraux du CRSNG (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada). Dans le cadre de son travail au sein du gouvernement fédéral, outre son travail sur l’étude LCRR, elle se spécialise dans la modélisation des habitats afin d’évaluer les répercussions des changements climatiques, des plans de gestion de l’eau et des mesures d’atténuation sur ceux-ci.
Indicateur de performance : Pertes économiques des marinas et des terrains de camping
L’étude LCRR vise à comprendre les répercussions des inondations sur le secteur des loisirs le long des rivages du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Ces répercussions seront évaluées par le biais d’une estimation des pertes économiques des marinas et des terrains de camping touchés par la crue. Dans le cadre de l’étude, les propriétaires de terrains de camping et de marinas seront invités à déclarer les pertes subies lors des inondations passées. Ces renseignements seront utilisés pour estimer (à l’aide d’un modèle informatique avancé) les pertes économiques totales en fonction de différents niveaux de crue.
Membres
Ann Ruzow Holland s’est jointe au Groupe d’étude LCRR à titre de membre des États-Unis. Mme Ruzow Holland a travaillé comme planificatrice régionale pour les comtés d’Essex et de Clinton, dans l’État de New York, et elle a été directrice générale fondatrice de Friends of the North Country, un organisme régional sans but lucratif voué au développement durable dans les régions des Adirondacks et de la vallée de Champlain, dans l’État de New York. Depuis 2002, elle est propriétaire-exploitante d’une entreprise féminine agréée par l’État de New York, qui travaille au service d’administrations municipales, d’organismes sans but lucratif et d’entreprises à but lucratif dans les domaines de la planification environnementale, régionale et communautaire, de la gestion organisationnelle et du développement durable. Mme Ruzow Holland est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sciences de l’environnement, d’un baccalauréat en leadership et en administration de SUNY Plattsburgh, ainsi que d’un doctorat en études environnementales de l’Université Antioch, en Nouvelle-Angleterre. Elle vit sur la rive ouest du lac Champlain depuis 1963.
Sur le Web
Si vous souhaitez lire le rapport sur les causes et les impacts ou la brochure, vous pouvez les consulter sur le site Web du Groupe d’étude (https://www.ijc.org/fr/lcrr), à la section « Publications » de l’onglet « Bibliothèque » de la page d’accueil.
Consultez le nouvel article sur le site Web d’Entre deux eaux : Le Groupe d’étude du lac Champlain et de la rivière Richelieu étudie les causes des inondations pour atténuer les dommages à l’avenir.
Tenez-vous au courant des travaux du Groupe d’étude et des prochaines publications en vous abonnant à la liste de diffusion par courriel de ses mises à jour. Cliquez sur notre page d’accueil (https://www.ijc.org/fr/lcrr) et faites défiler vers le bas, puis cliquez sur « Abonnez-vous ».
Sur un babillard près de chez vous
Les membres du Groupe consultatif public s’emploient à afficher chaque numéro du bulletin Le Courant dans les collectivités locales afin de faire connaître l’étude à un vaste public. Veuillez communiquer avec nous si vous connaissez un lieu propice à l’affichage de ces mises à jour (entreprise, bibliothèque ou autre lieu public doté d’un babillard d’affichage) ou si vous êtes prêts à afficher la plus récente édition sur un babillard près de chez vous. Nous avons récemment établi un partenariat avec 20 bibliothèques dans des localités sur les rives du lac Champlain dans l’État de New York et au Vermont. Chacune d’elles affichera le plus récent numéro du bulletin Le Courant ainsi que la brochure de présentation de l’étude afin d’informer un plus vaste groupe de personnes sur la progression de l’étude.
La participation du public est une composante importante de l’Étude. Vous voulez savoir comment vous pouvez participer à la conversation? Envoyez-nous un courriel à : lcrr@ottawa.ijc.org.