Section 4: Recommandations de l'étude et conseils

4.1 Les recommandations seront-elles mises en œuvre une fois l'étude est terminée ?

Les gouvernements du Canada et des États-Unis ont demandé à la Commission mixte internationale (CMI) d'élaborer et de recommander diverses mesures d'atténuation pour réduire les impacts des inondations futures le bassin versant.

Le Groupe d'étude prévoit présenter son rapport final à la CMI en mars 2022, après quoi la Commission recommandera aux deux gouvernements fédéraux les mesures privilégiées et les approches pour mettre celles-ci en œuvre. Il appartiendra ensuite aux gouvernements et aux parties prenantes de donner suite à ces recommandations.
 

4.2 Combien de temps faudra-t-il pour mettre en œuvre les mesures recommandées par le Groupe d'étude et la CMI ?

La CMI présentera des recommandations aux gouvernements sur la base du rapport final de l'étude en 2022. Les gouvernements locaux, étatiques, provinciaux et fédéraux décideront des mesures qu'ils souhaitent prendre, sur la base des données et des recommandations de l'étude.  Des solutions structurelles et non structurelles peuvent être recommandées par l'étude, certaines avec des délais de mise en œuvre beaucoup plus longs que d'autres.
 

4.3 Que peuvent faire les propriétaires des terrains situés le long des rives du lac Champlain et de la rivière Richelieu pour protéger leurs terrains et contribuer à atténuer les inondations ?

Les propriétaires peuvent se préparer et préparer leurs propriétés contre les inondations en se tenant informés de la politique locale de gestion des plaines inondables et en étant au courant des mesures d'intervention d'urgence dans leur localité. Il est également important de s'appuyer sur des sources d'information précises et fiables. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet dans la fiche d'information sur les inondations printanières du Groupe d'étude.

D'autres considérations consistent à étudier les possibilités de protéger les maisons contre les inondations et à élaborer des plans d'intervention personnels en cas d'inondation. Dans certains cas, l'installation d'une bande riveraine végétale entre le rivage et les structures privées est une autre option. La mise en place d'infrastructures vertes telles que des bandes riveraines végétales est souvent une solution préférable à la construction de structures dures telles que des digues ou des murs.

4.4 Quels types de solutions structurelles l'étude envisage-t-il dans le cadre de ses recommandations finales ?

Le Conseil a évalué une variété de solutions structurelles modérées qui pourraient réduire les impacts des inondations dans le bassin, en utilisant des critères d'évaluation rigoureux. Deux options sont apparues comme des solutions possibles et réalisables.

La première est l'excavation sélective d'un haut-fond près de Saint-Jean-sur-Richelieu qui pourrait réduire les niveaux de crue maximum de 15 cm (6 pouces) à Saint-Jean-sur-Richelieu et de 11 cm (4 pouces) sur le lac Champlain. Simultanément, la construction d'un réversoir submergé dans la rivière Richelieu permettrait de soutenir les niveaux d'eau du lac en période de basses eaux.

Le réversoir submergé (figure 1) agirait comme un rapide artificiel. En utilisant des roches excavées du haut-fond, le réversoir serait construit et s'étendrait sur la moitié de la rivière. Le reste de la rivière serait remodelé pour s'approcher du fond naturel existant de la rivière à 28,35 m (93,0 pi).  28,35 m Cela réduirait le débit en période de basses eaux, augmentant les niveaux d'eau du lac Champlain d'un maximum de 30 cm (1 pied) par rapport aux bas niveaux actuels. La forme trapézoïdale du réversoir minimiserait l'accumulation de sédiments sur son côté amont et permettrait le passage des espèces aquatiques. Les endroits situés en aval du réversoir submergé ne seront jamais à sec et même le plus faible débit observé s'écoulera par-dessus la structure. Le réversoir  n'aurait pas de portes ni de pièces mobiles. En période de crue, une plus grande quantité d'eau s'écoulerait au dessus du réversoir, ce qui augmenterait le volume d'eau charrié par la rivière et réduirait les inondations.

La seconde est l'option ci-dessus combinée à une dérivation modérée (environ 80 cms, 2 825 cfs) pendant un événement de crue par le canal de Chambly.  L'écoulement est dirigé de la rivière vers le canal par quatre ponceaux en caisson et retourné à la rivière par cinq ponceaux en caisson. Le débit de la rivière est détourné dans le canal, pour ressortir environ un kilomètre en aval où il se déverse à nouveau dans la rivière en dessous du haut-fond (figure 2). Cette option permet de soulager le système et de réduire les niveaux de crue lors d'un événement comme celui de 2011 de 22,5 cm (8,8 po) à Saint-Jean-sur-Richelieu et de 14 cm (5,6 po) sur le lac Champlain.

Ces deux solutions permettent de rapprocher le système de l’état naturel antérieur à la plupart des interventions humaines dans l'environnement fluvial.