Le Conseil de la rivière Rouge étudie le risque de sécheresses futures dans un nouveau rapport

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Kevin Bunch
La rivière Rouge près du fluviomètre à Halstad, Minnesota pendant les conditions d’étiage en août 2021. Source : United States Geological Survey

Une étude récemment achevée a porté sur la simulation de conditions potentielles de faible débit dans le bassin hydrographique de la rivière Rouge, qui se jette dans le lac des Bois à partir de la frontière entre le Dakota du Nord et le Minnesota. La rivière est située dans une région du continent susceptible de connaître des conditions de sécheresse, qui peuvent avoir des conséquences nuisibles sur l’approvisionnement en eau, la production agricole et les conditions écologiques.[ML1] 

L’étude, menée par le United States Geological Survey (USGS) avec l’aide de la Commission mixte internationale (CMI), du North Dakota Department of Water Resources, du ministère de l’Environnement et du Changement climatique du Manitoba, du Red River Joint Water Resource District et du Red River Watershed Management Board, a permis d’intégrer différents scénarios météorologiques dans un modèle informatique du réseau hydrographique de la rivière. Les travaux ont débuté en 2019 et se sont achevés début 2025 avec la publication d’un rapport final à ce sujet. L’étude vise à aider les gestionnaires de l’eau à mieux comprendre la dynamique de ce bassin hydrographique.

Afin de développer le modèle informatique de la rivière Rouge, les chercheurs de l’USGS se sont appuyés sur les relevés de 37 fluviomètres entre 1940 et 2000. Ils ont ensuite évalué la fiabilité du modèle en le confrontant à des données plus récentes, couvrant la période de 2001 à 2015. Selon le rapport, ce modèle a également permis de simuler les variations saisonnières du débit de la rivière Rouge, correspondant notamment de près aux mois d’automne et d’hiver à faible débit enregistrés.

 

A map of the US portion of the Red River basin showing the locations of streamgages.
Carte illustrant la partie du bassin de la rivière Rouge et de ses affluents qui a servi à concevoir le modèle de bilan hydrique, ainsi que des marqueurs illustrant l’emplacement des fluviomètres de l’USGS dont les relevés ont alimenté le modèle. Source : USGS

 

EXPLANATION

Sub-basin and identifier

Red River of the North Basin boundary

Sub-basin boundary

U.S. Geological Survey streamgage

EXPLICATION

Sous-bassin et identifiant

Limite du nord du bassin de la rivière Rouge

Limite du sous-bassin hydrographique

Fluviomètre de l’USGS

Une fois ce modèle terminé, testé et vérifié par rapport aux données historiques, les chercheurs l’ont évalué en fonction de multiples scénarios climatiques et météorologiques futurs. Ceux-ci ont également été couplés à trois expériences différentes pour tester des scénarios particuliers. 

La première expérience a permis de vérifier le modèle par rapport à différents scénarios de gestion des réservoirs, y compris les opérations actuelles, un scénario « sans réservoir », et un scénario de débit fluvial régularisé avec une augmentation de 10 % de la capacité du réservoir. Dans le scénario avec augmentation de la capacité du réservoir, les débits pendant les périodes de sécheresse de haute intensité ont connu une réduction plus faible, en particulier dans le sous-bassin Emerson, en raison de la capacité supplémentaire du réservoir.

La deuxième expérience, qui portait sur deux scénarios, visait à comprendre comment le bassin de la rivière Rouge réagit à de longues périodes de fortes ou de faibles précipitations. Bien que le modèle ait systématiquement surestimé les débits de la rivière, le changement relatif entre ces conditions humides et sèches correspondait à celui des années humides et sèches passées. Dans l’ensemble, le modèle s’est révélé plus précis dans des conditions de faible débit.

La troisième et dernière expérience a consisté à étudier la réaction des faibles débits des cours d’eau à plusieurs scénarios de sécheresse, y compris des scénarios de forte et de faible intensité. Les débits des cours d’eau à l’extrémité inférieure ont été réduits de façon plus importante lors de sécheresses plus longues ou plus intenses, bien que la gamme de ces débits réduits ait été plus importante pour les sécheresses de forte intensité en fonction de la partie du bassin examinée. Les sous-bassins de Grand Forks et d’Emerson présentaient des plages de réduction plus faibles en raison de leurs zones de drainage plus étendues et des contributions plus importantes des affluents du Minnesota, généralement plus humides, comme la rivière du lac Rouge.

Les résultats de cette étude sont utiles au Conseil international du bassin de la rivière Rouge de la CMI, qui est tenu, en vertu de sa directive, d’étudier les questions d’inondation, de sécheresse, de résilience et d’adaptation liées à l’écosystème aquatique de la rivière Rouge, et d’encourager les gouvernements à utiliser ses conclusions dans le cadre de la gestion du bassin hydrographique.

L’étude a été soutenue par l’Initiative internationale sur les bassins hydrographiques de la CMI. 

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C. and serves as the executive editor for the Shared Waters newsletter.