Toute une semaine durant au mois de mai, un événement très particulier à retenu l’attention générale dans le secteur riverain de Windsor (Ontario).
Le personnel et les membres du conseil de la Commission mixte internationale (CMI) ont participé à la conférence annuelle de l’Association internationale de recherche sur les Grands Lacs (AIRGL) du 20 au 24 mai. Des centaines de chercheurs et de professionnels de la qualité de l’eau, ainsi que des représentants d’organismes gouvernementaux et du secteur privé, ont participé à des présentations, des discussions et des événements.
Des membres de divers conseils de la CMI dans la région des Grands Lacs, ainsi que des membres du personnel de la CMI figuraient parmi les conférenciers.
Kelsey Leonard, membre du Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs, a donné une séance plénière sur la conservation dirigée par les Autochtones et l’innovation juridique dans l’écosystème des Grands Lacs. Elle s’est concentrée sur les efforts et les cadres juridiques du droit de la Terre, qui vise à restaurer la santé de l’eau et les responsabilités en matière aquatique.
Les participants ont aussi pu assister à des présentations du Conseil consultatif des professionnels de la santé (CCPS), du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs (CCS) et du Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (GAGL).
Vers une évaluation microbienne de la qualité de l’eau des Grands Lacs
Pour leur part, les coprésidents du CCPS, Tom Edge et Joan Rose, ont animé une séance sur la façon dont les nouvelles technologies — comme la détection des pathogènes et l’amélioration des capacités d’analyse grâce à l’intelligence artificielle — devraient permettre d’améliorer notre compréhension des risques que les changements dans la qualité microbienne de l’eau des Grands Lacs pourraient représenter pour la santé humaine.
Le CCPS s’intéresse de très près à la connexion entre la qualité microbienne de l’eau et la santé humaine, puisqu’il conseille la CMI sur les questions de santé publique en lien avec la santé environnementale transfrontalière. Le CCPS explore des façons de faciliter la mise en œuvre des méthodes moléculaires d’évaluation de la qualité de l’eau dans l’ensemble du bassin, notamment grâce aux dernières technologies d’exploitation de l’ADN qui permettent de repérer les sources de pollution microbienne.
Plan scientifique des Grands Lacs
Les participants à l’AIRGL se sont retrouvés dans la salle pour participer à la séance du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs portant sur les faits nouveaux en vue du Plan scientifique des Grands Lacs, lequel vise à dresser une feuille de route destinée à combler les principales lacunes scientifiques lors de la prochaine génération.
Les co-responsables du projet, Val Klump et Gail Krantzberg, ont donné le coup d’envoi de la séance en faisant le point sur les progrès réalisés dans l’élaboration du Plan pour les sciences ainsi que sur le travail à venir. Dans les prochains mois, ils organiseront une série d’ateliers visant à confirmer les lacunes et les besoins scientifiques, à déterminer les modalités de gouvernance durable et à estimer le niveau d’investissement nécessaire dans un plan scientifique à l’échelle du bassin. Le premier de ces ateliers, qui a eu lieu au début juin, a réuni des spécialistes de l’ensemble du bassin pour la première de deux discussions visant à explorer les options de gestion et de gouvernance pour la proposition.
Le Plan pour les sciences a mis en évidence le fait que d’autres projets du Conseil cadrent parfaitement avec la nécessité de disposer d’un plan scientifique exhaustif, comme pour ce qui est de l’exploration des lacunes et des besoins scientifiques en hiver, de l’analyse des microplastiques dans les Grands Lacs, de la façon de bonifier les efforts scientifiques communautaires, de la mise en œuvre d’un système d’alerte rapide pour détecter les menaces à la qualité de l’eau et du travail d’intégration des savoirs écologiques traditionnels dans l’exécution des responsabilités de la CMI en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.
La table d’informations de la CMI lors de la conférence annuelle de l’Association internationale de recherche sur les Grands Lacs. Source : Personnel de la CMI
Appuyer la gestion adaptative des Grands Lacs
La longue histoire de la gestion binationale de l’eau des Grands Lacs a été caractérisée par une évolution unique des données hydroclimatiques, des modèles et de leur application à la gestion de l’eau. Les membres du Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent ont animé une séance d’une journée lors de l’AIRGL lors de laquelle ils ont présenté les derniers progrès en matière de données hydroclimatiques appliquées à la gestion adaptative dans les Grands Lacs.
De solides données hydroclimatiques sont à la base du cadre de gestion adaptative du Comité, qui contribue à appuyer la prise de décisions par la CMI, par le Conseil international de contrôle du lac Supérieur, le Conseil international de contrôle de la rivière Niagara et par le Conseil international de contrôle du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.La modélisation hydroclimatique est essentielle au travail de surveillance continue du Comité GAGL en ce qui a trait à la performance du plan de régularisation, comme pour l’actuel examen accéléré du Plan 2014 pour le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent. Le travail du comité GAGL sur le Plan 2014 a donné lieu à des progrès en matière de prévisions des glaces, de scénarios de changements climatiques futurs et d’applications d’apprentissage automatique.
Les conseils de la CMI prévoient de participer de nouveau à la conférence annuelle de 2025 de l’AIRGL à Milwaukee (Wisconsin).
Rachel Wyatt is the communications officer at the IJC’s Great Lakes Regional Office.