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Leçons tirées des impacts des crues du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent

Bill Werick
GLAM Committee
Wendy Leger
GLAM Committee
john allis
John Allis
GLAM Committee
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La Commission mixte internationale (CMI) pourrait avoir besoin de votre aide à l’occasion de son examen du Plan 2014. Ce dernier fixe le volume d’eau pouvant être déversé du lac Ontario dans le fleuve Saint-Laurent. Un questionnaire de 2020 a d’ailleurs été versé en ligne pour permettre au public de nous fournir de l’information sur l’impact des crues.

Lors de l’élaboration du Plan 2014, des experts de nombreux domaines ont travaillé ensemble pendant des années dans le cadre d’un processus public ouvert. Ils ont testé différents plans grâce à des modèles informatiques des niveaux d’eau et des impacts, et les gouvernements du Canada et des États-Unis ont accepté l’analyse et les recommandations de la CMI avant l’entrée en vigueur du Plan en 2017.

La CMI et les deux gouvernements nationaux ont également convenu de surveiller l’incidence des différents niveaux d’eau sur les collectivités, les intérêts économiques et les milieux riverains. Si les impacts constatés devaient être différents de ceux prévus dans la modélisation, la CMI améliorerait les modèles pour tenir compte des nouvelles données. Cette façon de procéder est une illustration de ce qu’on appelle gestion adaptative.

Suivi des résultats et ajustements

Un comité binational de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent a été créé en 2015 pour orienter le processus de gestion adaptative.

Si des modèles informatiques améliorés suggèrent de meilleures façons de contrôler le niveau du lac, le Comité GAGL soumet les données probantes et ses idées de modifications au Conseil du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, qui supervise l’application du plan de régularisation, et décide de la conduite à recommander à la CMI.

Les gouvernements s’étaient initialement fixé un horizon de 15 ans pour la réalisation de cet examen, mais les crues records du lac Ontario en 2017 et 2019 ont causé d’importants dommages aux rives et ont incité les gouvernements à financer un processus d’examen accéléré du Plan 2014, qui a commencé en février 2020.

L’examen accéléré en question a débuté par la collecte de renseignements destinés à aider le Conseil du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent quand il décide de s’écarter du Plan lors d’épisodes de crues extrêmes (voir la barre latérale : « La régularisation ne permet pas d’éviter les inondations » à la fin du présent article).

Au début de l’année, les renseignements recueillis dans le cadre de l’examen ont confirmé la décision de retarder l’ouverture de la navigation dans la section de la Voie maritime du Saint-Laurent comprise entre Montréal et le lac Ontario. Le Conseil a ainsi pu maintenir des débits sortants élevés qui ont permis de retirer 3,5 centimètres (1,4 pouce) d’eau supplémentaires du lac Ontario.

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Pour le moment, l’examen accéléré du Comité GAGL consiste à recueillir des informations sur les impacts socioéconomiques et environnementaux constatés le long des berges du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, particulièrement en 2017 et 2019, ainsi que sur les effets subis par ailleurs, comme dans le cas de la navigation dans la Voie maritime.

Les données initiales aideront les membres du Comité GAGL à renseigner le Conseil et la CMI à propos des effets de la régularisation du débit sortant du lac Ontario, dans des conditions extrêmes, sur les propriétés riveraines et les actifs communautaires, en amont et en aval du barrage hydroélectrique Moses-Saunders.

Cette information amènera éventuellement le Conseil à décider de s’écarter des prescriptions du Plan dès le printemps 2021 si le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent devaient de nouveau être en crue. Après 2021, l’examen accéléré permettra de disposer d’une évaluation complète du Plan 2014, pour toutes les conditions d’apport d’eau.

Mobilisation des parties prenantes

En 2020, la CMI a nommé un Groupe consultatif public (GCP) pour aider le Comité d’examen du Plan 2014 du Comité GAGL.

Les membres du GCP, qui représentent des intérêts différents et parfois conflictuels dans le réseau des Grands Lacs, sont à la fois bien informés et engagés, puisque certains n’ont pas hésité à critiquer la CMI.

Les membres du GCP ont accès aux mêmes renseignements que le Comité GAGL, mais ils apportent ce que ce dernier ne peut faire, c’est-à-dire le point de vue des personnes directement touchées par les crues d’une façon ou d’une autre.

En créant le Comité GAGL, la CMI a reconnu à quel point il est important de faire preuve de souplesse dans la mise en œuvre des plans de régularisation, et elle a pris les mesures nécessaires pour que ses décisions fassent l’objet d’une surveillance et d’éventuelles remise en question afin de voir s’il est possible de faire mieux.

Nous aimerions connaître votre avis. Veuillez prendre quelques minutes pour nous faire part de vos remarques et expériences à propos des impacts des crues en remplissant le questionnaire. Et puis, envoyez-nous des photos!

Encadré latéral : La régularisation ne permet pas d’éviter les inondations

Les niveaux et les débits d’eau du lac Ontario et du Saint-Laurent ont des répercussions sur les divers intérêts du bassin, dont les propriétés et les infrastructures riveraines, la navigation de plaisance et le tourisme, la navigation commerciale, la production hydroélectrique et les écosystèmes. Tout plan de régularisation du débit sortant du lac Ontario n’est qu’une tentative de régulariser les débits de façon à équilibrer équitablement l’ensemble des impacts.

Quand les apports d’eau dans le lac et dans le fleuve sont particulièrement élevés en raison de conditions météorologiques extrêmes, comme ce fut le cas en 2017 et en 2019, aucun plan de régularisation du débit sortant ne peut empêcher les inondations ni les autres impacts riverains. Par conséquent, bien que la régularisation du débit sortant du lac Ontario ait permis d’écrêter les pics de crue et d’atténuer les répercussions des apports d’eau extrêmes, il ne faut pas oublier que les inondations dans la région des Grands Lacs sont dues à des conditions naturelles qu’on ne peut généralement ni prévoir ni contrôler.

En cas de conditions extrêmes, le Conseil du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent de la CMI a le pouvoir de déroger aux prescriptions du Plan 2014 et d’augmenter ou de réduire le débit sortant.

La priorité du Conseil est donc de soulager, autant que possible, les collectivités riveraines situées en amont comme en aval de l’ouvrage compensateur du Saint-Laurent. Le Conseil doit également tenir compte du fait qu’un débit élevé peut avoir une incidence sur la sécurité de la navigation et la formation d’embâcles dans la rivière, sans perdre de vue la façon dont ces risques se comparent avec le genre de soulagement apporté aux collectivités riveraines.

Voilà autant de décisions difficiles que les membres du Conseil doivent prendre sans savoir a priori si des tempêtes balayeront le bassin, ni à quelles autres incertitudes il leur faudra faire face. Le Comité GAGL veille à ce que le Conseil dispose de la meilleure information possible sur la façon dont les différents niveaux d’eau et débits peuvent affecter les collectivités riveraines et les autres intérêts.

Bill Werick
GLAM Committee

Bill Werick is a member of GLAM Committee.

Wendy Leger
GLAM Committee

Wendy Leger is Canadian Co-Chair of GLAM Committee.

john allis
John Allis
GLAM Committee

John Allis is US Co-Chair of GLAM Committee.

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