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Les gouvernements provinciaux et des États réagissent au risque accru d’inondation sur les berges du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent

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Chrissy Chiasson
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Les niveaux records qu’ont atteint le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent en 2017 et 2019 ont causé des dégâts considérables aux propriétés privées ainsi qu’à celles des entreprises et des collectivités riveraines, ce qui démontre la nécessité pour les gouvernements d’adopter une approche proactive à l’égard du phénomène des inondations.

En mars, le Québec a publié son budget 2020-2021. Celui-ci donne des précisions sur la stratégie que la province se propose d’adopter en vue de réduire les risques d’inondation. La stratégie est assortie d’un investissement de 473 millions de dollars canadiens devant permettre de mettre en œuvre des solutions qui seront déployées en collaboration avec les municipalités et la communauté scientifique pour atténuer l’impact des inondations sur les collectivités.

Récemment, la province a également lancé un nouveau site Web qui permet aux utilisateurs de suivre en temps réel l’évolution de la situation dans les plaines inondables, et cela pour plus de 730 municipalités du Québec dont un grand nombre dans la grande région de Montréal. Montréal lance aussi un projet pilote de cartographie destiné qui servira à préciser le degré de gravité des inondations potentielles. Il s’agit de faire des projections de la superficie des zones risquant d’être submergées. Le projet de cartographie permettra en outre d’évaluer les vulnérabilités de secteurs situés à l’intérieur de chaque zone inondable. L’objet est de permettre aux régions de concevoir et de déployer les mesures de résilience appropriées.

En marge de ces nouveaux outils cartographiques, la province a imposé un moratoire sur la construction dans les zones inondables à risque élevé, notamment dans celles qui ont été inondées en 2017 et 2019. Qui plus est, dans les Zones d’Intervention Spéciales où des inondations se sont produites en 2017 et 2019, toute maison endommagée à 50 % ou plus sera rachetée par le gouvernement. Enfin, le Québec plafonne l’aide provinciale pour la reconstruction après des inondations à 100 000 CAN pour la durée de vie d’une propriété, peu importe son emplacement.

En amont du lac Ontario, l’État de New York et l’Ontario prennent également des mesures pour se préparer à de futures inondations.

En mai 2019, le gouverneur Cuomo de l’État de New York, a annoncé la création de la Lake Ontario Resiliency and Economic Development Initiative (REDI), soit la Commission chargée de l’Initiative de développement économique et de résilience du lac Ontario. Il a déclaré à cette occasion que l’intelligence et le bon sens nous amènent à conclure que les crues printanières de 2019 seront désormais la norme.

Source : NYGovCuomo

Le programme REDI vise à faire en sorte que les collectivités riveraines du lac Ontario parviennent à se rétablir plus rapidement à la suite d’inondations et à ce qu’elles soient mieux équipées pour faire face à de tels événements dans l’avenir. Le programme doit aussi servir à stimuler l’économie de la région, qui dépend en grande partie du tourisme. L’État de New York a engagé 300 millions de dollars américains dans ce programme, une somme qui sera consacrée aux infrastructures et au développement économique dans les collectivités riveraines touchées. 

Il s’agit de trouver des solutions pratiques à court terme pour alléger la pression sur les collectivités riveraines. Cependant, la reconstruction après une inondation pour assurer la sécurité et la résilience à long terme en est le fer de lance.

Vingt millions de dollars du financement de l’État serviront à aider les propriétaires, 30 millions à améliorer la résilience des entreprises et 15 millions à financer un grand projet de dragage dans les huit comtés bordant le lac Ontario. Les 235 millions de dollars restants seront investis dans des projets locaux et régionaux.  

Du côté canadien du lac, en novembre 2019, l’Ontario a publié le rapport d’examen d’experts indépendants portant sur la gestion des inondations en général et des inondations de 2019 dans toute la province. Le document conclut que les conditions météorologiques ont été la principale cause des inondations cette année-là et que rien n’indique qu’il y ait eu « erreur humaine ». Le rapport contient 66 recommandations axées sur la prévention, l’atténuation, la préparation, l’intervention et le rétablissement. 

Les conclusions et les recommandations de l’examen des inondations en Ontario de 2019 ont servi de base à la Stratégie ontarienne de lutte contre les inondations, publiée en mars 2020. Celle-ci propose un certain nombre de mesures pour améliorer l’état de préparation de la province. Il faudrait notamment :

  • améliorer les cartes des inondations de l’Ontario qui seront transmises à tous les organismes contribuant au relevé cartographique des inondations, à la prévision et à l’avertissement d’inondations prochaines, à l’aménagement du territoire, à la gestion des eaux et aux interventions d’urgence;
  • promouvoir la prise de décisions judicieuses en matière d’aménagement du territoire afin de réduire le développement des zones sujettes aux inondations;
  • améliorer la prévision des inondations et l’alerte rapide pour permettre aux Ontariens de se préparer à ce phénomène;
  • améliorer les opérations d’urgence en cas d’inondation pour les rendre plus efficaces et mieux coordonnées.

Bien qu’aucun engagement financier précis n’ait été annoncé dans la stratégie de lutte contre les inondations, la province indique son intention de collaborer avec le gouvernement fédéral afin d’obtenir le financement nécessaire pour certaines activités.  

 

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Chrissy Chiasson
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Christina Chiasson is a policy analyst for the Canadian Section of the IJC in Ottawa, Ontario.

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