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Les villes utilisent de nouvelles données pour améliorer la qualité de l’eau

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Kevin Bunch
grand rapids water resource recovery facility

En ce qui concerne l’eau potable, les nouvelles technologies se traduisent souvent par une plus grande quantité de données. Les gestionnaires de l’eau dans les usines de traitement, comme celle de Grand Rapids, au Michigan, peuvent utiliser les données pour préparer et traiter plus précisément l’eau potable qui entre dans le réseau et gérer les débordements des égouts.

Les collectivités de la région des Grands Lacs comptent sur des usines de traitement de l’eau pour fournir de l’eau traitée aux résidences et aux entreprises. Il est désormais plus facile de savoir comment traiter l’eau au jour le jour grâce à de nouvelles technologies de surveillance et de modélisation informatique, a déclaré Mike Grenier, directeur de l’usine de filtration du lac Michigan, qui tire l’eau du lac à environ un mille de la rive.

À Grand Rapids, il faut utiliser des stations de surveillance en ligne dans tout le réseau d’alimentation en eau, ainsi que prélever des échantillons d’eau pour effectuer des analyses en laboratoire. Ces données proviennent de la rivière Grand, de canalisations du réseau de distribution et du lac Michigan. Différentes substances ont des exigences et des périodes d’essai différentes.

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Grand Rapids, au Michigan, dispose d’une installation de récupération des ressources. Source : Municipalité de Grand Rapids

Ces données de surveillance servent à déterminer, à l’aide de modèles informatiques, comment ajuster le coagulant utilisé pour traiter l’eau, selon le niveau de contaminants, les conditions météorologiques et la chimie de l’eau. Ces modèles projettent le niveau chimique et les conditions d’eau auxquels il faut s’attendre lors de la mise en place de traitements particuliers de l’eau. M. Grenier a déclaré que si les gestionnaires de l’eau se trompent en établissant leurs prévisions en matière de contaminants, le traitement peut s’avérer insuffisant pour rendre l’eau potable.

De plus, M. Grenier a indiqué que les gestionnaires de l’eau échantillonnent d’autres produits chimiques d’intérêt, comme les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) qui, selon les tests, sont actuellement faibles.

Les gestionnaires de l’eau discutent périodiquement des options de traitement des nouveaux contaminants au cas où ils découvriraient un pic potentiellement dangereux. Cela comprend l’échange d’information avec d’autres chefs d’usine de traitement dans tout le bassin des Grands Lacs, ainsi qu’avec des chercheurs qui essaient de dresser un portrait à long terme de la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

« Une fois par mois, nous rencontrons les surintendants (des autres usines de traitement de l’eau) pour voir ce que les autres font dans les Grands Lacs », a-t-il dit. « Nous sommes toujours à l’affût des prochains développements. »

Les contaminants ne sont pas le seul aspect dont tiennent compte les gestionnaires de l’eau. Les tendances à long terme suggèrent que l’eau provenant du lac Michigan devient de plus en plus acide, a dit M. Grenier. Ce n’est toutefois rien qui a affecté le travail de traitement à l’heure actuelle, a-t-il ajouté, car les changements ont été relativement mineurs jusqu’à présent.

« À un moment donné, nous devrons changer de coagulant », a dit M. Grenier. Il a ajouté que l’on a également constaté une augmentation de la quantité de chlorure dans l’eau, ce qui signifie que le lac devient plus salé.

La qualité de l’eau au-delà de la station de traitement

Grand Rapids a pris d’autres mesures pour optimiser son infrastructure de traitement et améliorer la qualité de l’eau. En 1969, 47,6 millions de kilolitres (12,6 milliards de gallons) d’eaux usées brutes non traitées entraient dans la rivière Grand, selon un exposé préparé par Nicole Pasch, superviseure de l’évaluation environnementale de Grand Rapids, pour la Conférence 2018 de l’Internationale Association for Great Lakes Research tenue à Toronto.

Pour réduire le ruissellement global et la pollution, Mme Pasch a dit que Grand Rapids utilisait une « installation de récupération des ressources en eau » pour traiter les eaux usées, y compris celles provenant de sources industrielles, et les réutiliser dans le réseau d’alimentation en eau – et traiter environ 151 416 kilolitres (40 millions de gallons) et ainsi récupérer environ 1 362 kilolitres (360 000 gallons) d’eau chaque jour.

En juin 2018, Mme Pasch a noté qu’aucun trop-plein d’égouts unitaires (causés par le débordement combiné des conduites d’égout pluvial et d’égout d’eaux usées pendant les précipitations ou la fonte des neiges) n’avait été signalé, et que 59 points précis où des eaux pluviales non traitées rejoignaient le cours d’eau avaient été éliminés. Elle a ajouté que la Ville avait séparé ses canalisations d’égout pluvial et d’égout d’eaux usées afin de réduire les risques de débordements contaminés, achevant ce projet en 2015.

Outre le modèle actuel des eaux pluviales, Mme Pasch a indiqué qu’un modèle informatique de la qualité de l’eau pour la rivière Grand est en cours d’élaboration. Une fois les travaux terminés, les services publics de la ville pourront surveiller les contaminants préoccupants, comme les sédiments ou la bactérie E. coli, a déclaré Michael Lunn, gestionnaire des services environnementaux de Grand Rapids. C’est particulièrement important après un épisode de pluie.

« Les eaux pluviales rejoignent la rivière presque directement, tandis que les eaux usées ne la touchent en aval qu’une fois qu’elle est ressortie de l’usine de traitement », a dit M. Lunn.

Grand Rapids collabore avec des organismes de l’extérieur pour restaurer la rivière Grand et réduire le ruissellement des eaux pluviales en utilisant des jardins pluviaux pour empêcher les eaux de ruissellement et les polluants d’entrer dans le réseau hydrographique. Mme Pasch dit que l’on examine les possibilités en amont et en aval pour améliorer la santé du bassin versant, y compris la restauration de l’habitat le long du secteur riverain et les possibilités de réduction des eaux de ruissellement au moyen d’infrastructures vertes.

Pour ce qui est de l’avenir, Mme Pasch et M. Lunn ont dit que la Ville Grand Rapids fait preuve d’ouverture à l’égard du partage de données et de pratiques avec d’autres collectivités et organismes, de la qualité de l’eau à la qualité de l’air.

« Je pense que nous essayons tous d’y trouver notre compte », a conclu M. Lunn.

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Des pêcheurs à la ligne s’aventurent dans la rivière Grand. Source : Municipalité de Grand Rapids
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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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