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L’histoire des inondations sur les bords du lac Osoyoos

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Kevin Bunch
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Il est important de savoir jusqu’où les eaux d’un plan d’eau ont pu monter dans le passé, surtout si l’on envisage de faire construire en front de lac. C’est précisément ce à quoi servent deux repères de crues dans le lac Osoyoos. Ils témoignent des plus hauts niveaux historiques atteints et visent à rappeler les réalités du passé à ceux qui ont des projets d’avenir.

Le lac Osoyoos est à cheval entre la Colombie-Britannique et l’État de Washington. Pour les riverains comme pour les autres, il peut être facile d’oublier à quel point le niveau des eaux peut changer au fil du temps, affirme Kris Kauffman, ingénieur des ressources hydriques et membre du Conseil de contrôle du lac Osoyoos de la CMI. Et justement, les repères de crues sont une aide visuelle qui nous renseignent sur les niveaux d’inondation records du lac au cours des dernières décennies, notamment en 1894, 1948, 1972 et 2018.

« Cela fait plus de 50 ans que je m’intéresse aux eaux de la rivière Okanogan, » précise M. Kauffman, « et je trouve important que les gens aient une idée de ce qui se passe. À moins de voir un marqueur physique, il est difficile pour quiconque de croire que les choses changent dans le temps, parfois d’une année à l’autre. »

Les repères de crues ont été financés à hauteur de 8 000 $US dans le cadre de l’Initiative internationale sur les bassins hydrographiques de la CMI. Le premier repère a été posé en 2019 à Osoyoos (Colombie-Britannique), dans un espace public près du pont Osoyoos, au bord de l’eau, nous apprend M. Kauffman. L’autre le sera à un moment donné cet été dans le Osoyoos Lake Veterans Memorial Park, à Oroville (Washington), mais le lieu précis n’a pas encore été arrêté. Chaque installation est constituée de repères enfichés dans le lac et de kiosques d’information situés non loin, à terre.

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Repère de crues dans le lac Osoyoos qui indique les niveaux records de 1894, de 1972 et de 2018. Source : CMI

M. Kauffman précise que l’idée de ces repères lui est venue quand, lors d’une visite à sa famille, il a vu un repère indiquant le niveau de l’inondation de 1993, là où le Missouri et le Mississippi se rencontrent. Comme la région du lac Osoyoos attire de nouveaux venus, poursuit M. Kauffman, il s’était dit qu’il serait bien de rendre cette information visible pour celles et ceux qui ont des projets de construction ou qui veulent prendre des mesures pour se protéger contre de futures inondations.

M. Kauffman ajoute qu’une grande partie des constructions sur les bords du lac Osoyoos se trouve du côté canadien, où les crues, même si elles sont inférieures à la cote d’inondation, peuvent inonder la berge sous l’effet de la houle et réduire le dégagement sous les ponts pour la navigation de plaisance.

Bien qu’un barrage régule le niveau du lac, la configuration du réseau hydrographique rend ce plan d’eau vulnérable à un effet d’inversion de son régime d’écoulement dans certaines conditions. Le lac Osoyoos se déverse dans la rivière Okanogan qui, en aval du barrage Zosel, est rejointe par la rivière Similkameen dont le débit n’est pas contrôlé.

Quand son débit est trop important, la rivière Similkameen peut s’écouler vers le nord jusqu’à la rivière Okanogan, en amont du barrage, puis se déverser dans le lac Osoyoos. Selon M. Kauffman, il était tout simplement naturel de construire le barrage dans cette partie du réseau. Toutefois, cette configuration veut aussi dire que l’exploitant du barrage ne dispose que d’une marge de manœuvre limitée pour prévenir les inondations. Le barrage actuel existe depuis 1987; il remplace un ancien barrage de scierie qui avait été construit au même endroit en 1927.

Cela dit, la crue la plus importante enregistrée en 1894 s’est produite avant la construction d’un ouvrage compensateur sur le lac. Les eaux avaient alors atteint 280,05 mètres (918,8 pieds). À titre de comparaison, la crue de 2018 a du même ordre, avec un pic de 279,31 mètres (916,38 pieds). M. Kauffman se réjouit que ces indications apparaissent sur les repères de crues, car, à l’exception des historiens locaux, presque tout le monde dans le coin a oublié l’inondation de 1894.

 

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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