La conférence annuelle de l’American Water Resources Association (AWRA) de cette année, qui s’est déroulée du 6 au 8 novembre à Raleigh (Caroline du Nord), a porté sur les solutions de gestion des ressources hydriques. Elle a notamment mis en évidence les derniers résultats des initiatives de financement fédérales, les leçons tirées de projets multidisciplinaires et les pratiques exemplaires en matière de conception et d’application des mesures. La CMI a eu le plaisir d’y tenir sa toute première séance spéciale sur le thème des défis et des possibilités de la gestion transfrontalière des eaux.
Une équipe d’experts de la CMI a communiqué les grandes lignes des stratégies novatrices de gestion des eaux transfrontalières et évoqué les possibilités prometteuses qui se profilent en matière de gouvernance partagée de l’eau.
La session spéciale de la conférence a été l’occasion de souligner l’engagement de la CMI à favoriser le dialogue et l’importance de la coopération transfrontalière dans la gestion des ressources hydriques.
La conseillère en environnement de la CMI, Catherine Lee-Johnston, a fait le point sur les succès de l’Initiative internationale des bassins versants (IIBH), laquelle commémore son 25e anniversaire en 2023.
L’IIBH a joué un rôle déterminant dans la forme qu’a revêtu la gestion des eaux transfrontalières, parce qu’elle a favorisé la participation des collectivités locales et des communautés autochtones à la résolution des problèmes liés à l’eau. Elle a ainsi été un élément déterminant de la mission de la CMI en ce sens qu’elle a permis la mise en place d’une gestion durable et inclusive de l’eau par les conseils de gestion des principaux bassins versants de la CMI (confirmés et pilotes), soit ceux de la rivière Souris, de la rivière Rouge, du lac des Bois et de la rivière à la Pluie ainsi que de la rivière Sainte-Croix. Les participants à la séance ont posé des questions pour en savoir plus sur la composition des conseils de la CMI, sur les types de problèmes et de différends que la CMI aide à prévenir et à résoudre, et sur la façon dont la CMI instaure sa présence dans les bassins hydrographiques transfrontaliers.
Des représentants de gouvernements, des universitaires et des praticiens lors de la conférence de l’AWRA. Source : CMI.
Un spécialiste de la CMI, Avni Solanki, a commenté l’étude quadriennale sur les rivières St. Mary et Milk. Celle-ci, débutée en 2021 et devant se terminer en 2025, examine l’incidence des changements climatiques sur la répartition des eaux entre le Canada et les États-Unis et l’évolution des conditions sur l’accès à l’eau. Avni Solanki — lui-même membre de l’Association for the Advancement of Science de la CMI — a précisé que l’étude vise à déterminer les améliorations à apporter pour garantir la résilience à long terme des deux pays sous l’effet des changements climatiques et de l’évolution du milieu bâti dans le bassin versant des rivières St. Mary et Milk.
Quant à lui, le conseiller principal en ingénierie de la CMI, John Allis, a décrit la gestion adaptative appliquée à l’examen des plans de régularisation du réseau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Cette approche, utilisée pour l’examen des plans de régularisation de 2014 et de 2012, fait appele aux outils de modélisation et à la mobilisation du public pour relever les défis que posent les conditions changeantes et les niveaux d’eau record. Le Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent joue un rôle-clé dans la surveillance, la modélisation et l’évaluation des plans de régularisation, et il représente une application unique de la gestion adaptative à un bassin hydrographique transfrontalier de cette taille. Cette présentation a mis en exergue les progrès technologiques, les défis et l’importance de la participation des intervenants à ce processus d’examen.
La CMI est fière d’appliquer les principes de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), laquelle consiste à coordonner divers points de vue, comme ceux des communautés autochtones, du milieu agricole, des municipalités et d’autres parties prenantes et ayants droit, en vue de dégager un consensus sur l’encadrement de l’utilisation de l’eau. Idéalement, cette approche aide à formuler des règlements qui réduiront au minimum les dommages causés aux écosystèmes locaux tout en maximisant les retombées socioéconomiques. Le conseiller en politiques de la CMI, Ed Virden, a présenté l’utilisation de l’approche axée sur les bassins versants et la priorisation des intérêts communs au-delà des frontières politiques, alors que la CMI favorise la mobilisation inclusive des parties prenantes pour améliorer la sensibilisation du public et la coopération entre les organismes.
Enfin, en conclusion de la séance spéciale, le conseiller scientifique de la CMI, Adam Greeley, a indiqué l’engagement de la CMI à favoriser le travail de collaboration avec les partenaires locaux pour améliorer la résilience face aux changements climatiques. La CMI cherche à mettre en œuvre des stratégies efficaces, dont le Cadre d’orientation sur les changements climatiques, pour relever des défis qui ne cessent d’évoluer et pour promouvoir la gestion durable de l’eau le long de la frontière canado-américaine.
En juin 2023, les commissaires et le personnel de la CMI ont assisté à la conférence de l’Association canadienne des ressources hydriques (ACHR) à Halifax (Nouvelle-Écosse). Le personnel de la CMI a fait des présentations semblables à l’AWRA et à l’ACRH, poursuivant en cela les efforts de la CMI pour favoriser le dialogue binational de sorte à relever les défis liés aux ressources hydriques.
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