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Recommandations visant à protéger les lacs Champlain-Missisquoi et Memphrémagog contre les proliférations d’algues nuisibles

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Michele D’Amours
IJC
cyanobacteria missisquoi

La population est de plus en plus préoccupée par la qualité de l’eau et par les proliférations d’algues nuisibles, ou algues bleues, qui ne cessent de s’intensifier dans le lac Champlain, la baie Missisquoi et le lac Memphrémagog depuis une décennie. En réponse à une demande des gouvernements du Canada et des États-Unis, la Commission mixte internationale (CMI) a publié un rapport contenant des recommandations sur la façon dont les gouvernements fédéraux, étatiques, provinciaux et locaux peuvent collaborer pour assainir l’eau.

Les proliférations d’algues nuisibles (PAN) produisent des toxines qui peuvent nuire à la santé humaine, ainsi qu’à celle des animaux de compagnie, des écosystèmes et de la faune. Elles ont aussi un impact sur les activités récréatives en été, sur les économies locales et sur la salubrité de l’eau potable. Les PAN sont attribuables à des concentrations élevées de phosphore dans les lacs provenant de sources comme les villes et les exploitations agricoles.

En octobre 2017, le problème a incité les gouvernements canadien et américain à demander à la CMI d’étudier la question.

La CMI a nommé deux groupes consultatifs d’étude (GCE) et collaboré avec des organismes de bassin versant (OBV), des administrations locales et le milieu universitaire pour examiner les données existantes et recueillir le fruit des dernières recherches. En avril, la CMI a soumis aux deux gouvernements son rapport final qui comprend des études techniques et des recommandations des GCE.

La CMI a formulé ses recommandations en partenariat avec le Lake Champlain Basin Program, l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi, Memphrémagog Conservation Inc. et la Memphrémagog Watershed Association.

La collecte des réactions du public a également constitué un élément important de l’étude de la CMI. C’est ainsi que des ateliers, des séances de consultation et des réunions publiques ont été organisés au cours de l’automne 2019, à Venise-en-Québec (Québec) et à St-Albans (Vermont). Les commentaires du public ont été intégrés aux rapports.

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Lac Memphrémagog. Crédit photo : CMI

La CMI a repris les recommandations des GCE et en a formulé quatre autres qui visaient à accélérer le processus de rétablissement. On estime de deux à dix ans les délais de réalisation des recommandations propres à la CMI, que voici :

Renforcer les efforts gouvernementaux actuels : Les gouvernements fédéraux devraient accélérer le rythme de rétablissement et de protection en travaillant avec les gouvernements des provinces, des États et des collectivités locales et autochtones pour renforcer les efforts actuels de mise en œuvre systématique des recommandations dans les rapports des GCE.

Améliorer les mécanismes de gouvernance existants : Les gouvernements fédéraux devraient fournir des ressources pour soutenir les mécanismes de gouvernance existants au niveau des provinces, des États et des collectivités locales qui coordonnent la surveillance binationale des bassins afin de soutenir plus efficacement la gestion à long terme des actions et des efforts communs.

Comprendre les apports et les sorties de nutriments : Les gouvernements fédéraux devraient contribuer à une meilleure compréhension des apports et des sorties de nutriments dans chacun des deux bassins en soutenant une plus grande harmonisation des efforts scientifiques des provinces, des États et des collectivités locales afin de créer un modèle de bilan massique binational complet qui permette aux administrations publiques d’évaluer et de gérer efficacement les mesures d’atténuation des apports en nutriments dans les deux lacs, et de suivre la progression de ces nutriments. Ces données permettront aux administrations d’évaluer et de gérer efficacement les mesures d’atténuation de la charge de nutriments dans l’eau.

Élaborer et lancer la mise en œuvre de plans d’action propres à chaque bassin : Les gouvernements fédéraux devraient travailler avec les gouvernements provinciaux, étatiques, locaux et autochtones pour élaborer et mettre en œuvre des plans d’action binationaux durables propres à chaque bassin (environ de 20 à 30 ans) pour s’attaquer aux apports en nutriments dans les deux bassins.

La prolifération du phénomène de PAN est un problème universel pour lequel il n’existe pas de solution facile. Il appartiendra maintenant aux gouvernements du Canada et des États-Unis de déterminer quelles recommandations de la Commission doivent être mises en œuvre pour régler les problèmes de qualité des eaux du lac Champlain, de la baie Missisquoi et du lac Memphrémagog.

Pour en savoir plus sur l’étude de la charge en nutriments et ses impacts dans les lacs Champlain et Memphrémagog, visitez le site https://ijc. La CMI entreprend par ailleurs une étude sur les inondations en bordure du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet à l’adresse https://www.ijc.org/fr/lcrr.

 

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Michele D’Amours
IJC

Michele D’Amours is a senior communications adviser at the IJC’s Canadian Section office in Ottawa, Ontario.

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