Collaboration entre la CMI et les peuples autochtones

Meeting between the IJC and the Mohawk Council of Akwesasne, 2019

Le chemin parcouru jusqu'à présent : Sensibilisation, relations et respect 

 

L'engagement et la sensibilisation des communautés sont essentiels au travail de la CMI.  Dans toute instance, enquête ou affaire dont elle est saisie, la Commission donne à toutes les parties intéressées la possibilité d'être entendues. La CMI comprend et reconnaît l’importance d'établiret de maintenir des relations efficaces avec les peuples autochtones dans l'ensemble de la zone transfrontalière pour respecter son engagement à faire participer toutes les parties prenantes dans ses domaines de responsabilité

 

Le rapprochement prend du temps. Au début de son histoire, la collaboration avec les peuples autochtones n'a pas occupé une place prépondérante dans le travail de la CMI.. Plus récemment, la CMI a invité et collaboré avec des experts autochtones dans les Grands Lacs et ailleurs le long de la frontière. Parmi les exemples de sensibilisation et de contribution dans l'histoire récente de la CMI, on peut citer: 

 

Décennie 1980 

  • Les représentants autochtones sont invités à participer aux réunions biennales de la CMI sur l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. 

 

  • En 1987, Henry Lickers, un citoyen Haudenosaunee de la Nation sénéca, et directeur des services de l’Environnement des Mohawks d’Akwesasne, devient la première personne  autochtone nommée à un conseil de la CMI.   

 

 

Décennie 1990 

  • En 1998, les gouvernements du Canada et des États-Unis demandent que les nations autochtones et les intérêts locaux soient pris en compte dans la formation des conseils internationaux de bassins versants.  

 

 

Décennie 2000 

  • Deux postes sont créés pour des membres autochtones au sein du Groupe d’étude sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent (2000-2005).  
  • Des réunions sont tenues à Akwesasne et à Tyendinaga (Ontario). 

 

  • Le chef Earl Klyne, de la Première nation de Seine River, se joint au Conseil de contrôle du Lac à la pluie, en 2002.  

 

  • En 2007, le Groupe d’étude international des Grands Lacs d’amont réserve des sièges à des représentants autochtones au sein de son Groupe consultatif sur les intérêts du public. En 2008 et 2009, deux ateliers sur les « cercles d’influence » sont organisés avec des Premières nations, à Toronto et à Bkejwanong (Walpole Island). 

 

  • Les Passamaquoddy et Peskotomuhkati délèguent des observateurs aux réunions du Conseil international du bassin de la rivière Sainte-Croix. 

 

 

Décennie 2010 

  • En 2010, l’Étude sur la gouvernance du bassin du lac des Bois fait appel aux nations du Grand Conseil du Traité no 3, aux tribus et à la Nation métisse de l'Ontario dans le bassin hydrographique tout comme cela se fera plus tard (en 2014) pour le Plan d’étude sur la qualité des eaux du lac des Bois ainsi que pour l’Examen des courbes d’exploitation de la rivière à la Pluie et du lac Namakan (de 2015 à 2017). 

 

  • Plusieuts autres conseils de la CMI, dont la nouvelle mouture du Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs (2012), le nouveau Conseil international du bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie (2013), le Conseil international de contrôle du lac Osoyoos et le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent accueillent, pour le première fois, des membres autochtones en leur sein. 

 

  • En 2014, les commissaires de la CMI se rendent à Shoal Lake pour visiter le projet de dérivation de la ville de Winnipeg et pour en apprendre plus au sujet des impacts de ce projet à long terme sur les communautés de Premières Nations. 

 

  • Les nations autochtones des deux côtés de la frontière canado-américaine participent à des études sur les inondations dans le bassin de la rivière Souris (2017-2021) et dans le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu (2017-2022). 

 

  • En avril 2017, le Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs adopte des principes et pratiques de consultation des peuples autochtones, fondés sur la reconnaissance du fait que les Premières Nations, la Nation métisse et les tribus ne sont pas des « parties prenantes », mais détiennent des droits distincts en matière de gouvernance et d’autodétermination. 

 

  • En prévision des évaluations triennales de 2017, de 2020 et de 2023 des progrès réalisés au titre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, la CMI organise des séances d’écoute en personne destinées à entendre les peuples autochtones de Sault Ste. Marie (Ontario), d’Akwesasne (Ontario) et de Petoskey (Michigan) dans le cadre du Native American Fish and Wildlife Symposium. Celles-ci sont prolongées par des séances virtuelles.  

 

  • En mai 2019, la CMI accueille les membres des conseils autochtones et les contributeurs à un atelier organisé à Niagara-on-the-Lake (Ontario), afin de discuter de la façon dont la CMI pourrait plus efficacement mobiliser les peuples autochtones. 
  • En 2019, Henry Lickers devient le premier commissaire autochtone de la CMI. 

 

  • En 2019, les commissaires insistent sur la nécessité, pour la CMI, d’accorder la priorité à une consultation élargie avec les peuples autochtones et à une collaboration poussée avec ces derniers.  

 

 

Décennie 2020 

  • En avril 2021, la CMI organise une rencontre virtuelle privée de deux jours avec des détenteurs de savoirs autochtones, des universitaires, des scientifiques, des praticiens des ressources hydriques, des étudiants, du personnel de la CMI et d’autres experts passionnés par la protection de nos eaux partagées. La réunion est le fruit de mois de planification et d’orientation d’un groupe de conseillers externes autochtones et non autochtones qui ont généreusement contribué à façonner son contenu et son déroulement.  

 

  • En novembre 2021, le Groupe d'étude international des rivières St. Mary et Milk prend un triple engagement : consulter les nations autochtones possédant des terres dans le bassin (qu’elles occupent ou pas), par l’entremise d’un groupe consultatif spécialisé; encourager la participation des principales nations concernées au forum gouvernemental de l’Étude, aux côtés d’organismes fédéraux, provinciaux et étatiques;  encourager la contribution d’experts autochtones appelés à siéger aux groupes de travail techniques de l’Étude. 
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  • À la suite de la collaboration initiale avec les nations autochtones dans le cadre de l’étude internationale sur la rivière Souris et des recommandations du groupe d’étude, le Conseil international de la rivière Souris met sur pied un comité consultatif autochtone et ajoute trois membres autochtones. 

 

  • En décembre 2023, Susan (Sue) Bell Chiblow, de la Première Nation de Garden River, est nommée commissaire de la CMI. 

La Commission accueille avec intérêt l'inclusion des connaissances et des méthodes de travail des peuples autochtones afin de compléter et d'éclairer l'approche scientifique occidentale traditionnelle de la CMI. La collaboration entre les peuples autochtones et la CMI ne se ramène pas à une simple participation à des projets uniques, autonomes et limités dans le temps. L’établissement de relations et l’instauration d’une saine dynamique de travail au sein de la CMI, favorable à un climat de confiance et de collaboration, exige un engagement mutuel continu. Grâce à l’action d’une équipe de la CMI chargée de la collaboration avec les peuples autochtones, la Commission continue de renforcer et de maintenir la capacité institutionnelle nécessaire pour rechercher et stimuler la collaboration des peuples autochtones à ses travaux. Cela revient à dire que la participation des peuples autochtones aux travaux de la Commission va s’institutionnaliser dans le temps. Cela étant, les eaux limitrophes que se partagent le Canada et les États-Unis sont étudiées, gérées et exploitées dans l'intérêt de tous les peuples, avec la participation de tous les peuples.