L’article suivant est tiré d’un bulletin archivé. Consultez notre bulletin Eaux partagées.

Renouer avec la nature grâce à la science et à l’imaginaire

cliffs lake ontario

Si des images de la nature nous aident à nous détendre et à refaire le plein d’énergie, imaginez les bienfaits d’une promenade dans un parc régional ou le long de la rive d’un des Grands Lacs. Nous le reconnaissons dans une certaine mesure, puisque la majorité d’entre nous cherchons refuge dans les espaces naturels, le chalet familial et les parcs nationaux pendant nos vacances. Mais qu’en est‑il dans notre vie quotidienne? L’Américain moyen ne passe que 7 % de ses activités quotidiennes à l’extérieur.

Plus de 1 000 études réalisées au cours des 40 dernières années confirment notre besoin et les bienfaits des liens avec la nature. Le temps passé dans les espaces verts réduit notre tension artérielle et nos taux d’hormones de stress, réduit l’anxiété et le sentiment d’isolement, et améliore l’humeur et la fonction cognitive. Au-delà des points de vue splendides et de la possibilité d’échapper au bruit et à la congestion de la vie moderne, les montagnes, les arbres, les lacs et les cours d’eau libèrent aussi des ions et des substances chimiques que nous absorbons et qui améliorent notre santé et notre bien-être.

Si les projections sont exactes, à savoir que les deux tiers de la population mondiale vivront en milieu urbain, voire dans des mégapoles, d’ici 2050, comment s’assurer de trouver le temps de profiter de l’énergie et du calme que procure la nature? Dans l’énervement de la vie quotidienne et les connexions constantes avec les ordinateurs, les téléphones et les écrans de télévision, pouvons-nous accorder la priorité aux 120 minutes par semaine qui nous fournissent à elles seules ce dont nous avons besoin de la nature?

Encourager les liens avec la nature par la science et les communications

Lorsque le mouvement de sensibilisation et de protection de l’environnement a atteint l’adolescence dans les années 1980, ceux d’entre nous qui travaillent dans le domaine des communications environnementales avons insisté pour expliquer comment notre mode de vie avait une incidence sur l’état de la Terre, et à décrire les choix parfois simples, mais souvent complexes et coûteux, que nous devions faire pour restaurer et protéger l’eau, la terre et l’air. Il demeure essentiel de communiquer ces messages, mais ils ne sont plus notre point de départ. Nous avons appris au fil du temps que le message devrait d’abord viser à faire sortir les gens à l’extérieur pour qu’ils prennent conscience de la valeur de la nature dans leur vie, parce que ce que nous apprécions, nous agissons pour le protéger.

De nombreuses études ont également révélé qu’une plus grande connexion avec la nature nous donne le sentiment d’être véritablement mobilisés dans un mouvement plus grand que nous‑mêmes, et suscite un intérêt plus fort pour la générosité et une soif d’action pour protéger ce patrimoine naturel. La viabilité de la planète repose en fin de compte sur le maintien d’une étroite relation avec la nature pour faire de nous des citoyens du monde au bilan positif.

Le programme de communication et de mobilisation créé en 2015 autour des travaux de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de la CMI visait à aider les résidents de la région à établir ces liens précieux avec la nature et les lacs au moyen de diverses méthodes.

Le présent bulletin, intitulé à juste titre Connexion Grands Lacs, a été créé pour communiquer les dernières nouvelles, les actualités scientifiques et les politiques sur les lacs afin de mettre les lecteurs en contact avec les lacs qu’ils aiment et les aider à atteindre les objectifs de l’Accord en matière de restauration et de protection des lacs.

Des réunions publiques visant à permettre aux citoyens de s’exprimer sur la santé des lacs leur ont donné l’occasion d’agir en lien direct avec leurs valeurs et de contribuer aux recommandations de la CMI à l’intention des gouvernements. À titre de conseillère en affaires publiques pour le Bureau régional des Grands Lacs de la CMI, j’ai fait la tournée des différents lacs pour y tenir des réunions de la CMI, dans les années 1980-1990 et entre 2016 et 2020. Pendant ces deux périodes, le sentiment d’importance et d’urgence des résidents de la région pour la qualité de l’eau des Grands Lacs était palpable. 

Resserrer nos liens avec la nature grâce à l’imaginaire

Au fur et à mesure que les communications environnementales ont évolué, l’éventail des façons de communiquer avec les autres s’est élargi. Des études menées au début des années 2000, par exemple, ont montré que la lecture d’œuvres de fiction est aussi bénéfique que la méditation pour réduire le stress. Elle nous aide à mieux dormir, améliore notre estime de soi, développe notre vocabulaire, élargit notre imagination, ralentit le déclin mental qui accompagne parfois le vieillissement et nous incite à apporter une contribution utile au monde. Ça vous dit quelque chose?

Ces études m’ont donné l’élan dont j’avais besoin. Pouvais‑je transposer mon message environnemental dans une œuvre de fiction en écrivant un roman qui exprime l’importance de la nature dans nos vies? Lorsque le cadre du récit est aussi un personnage, l’histoire inspire les lecteurs à se souvenir des lieux et des aspects de la nature qui leur tiennent à cœur, et le personnage principal doit décider à quel point la nature est importante pour lui.

Dans The Best Part of Us, publié en septembre par l’éditeur indépendant de l’année 2019 She Writes Press, j’ai tenté d’écrire le récit d’une femme qui doit décider si elle se sauvera elle‑même et si elle conservera son lien avec la nature et avec un lac dans le nord de la région des Grands Lacs, confrontée au même choix auquel l’humanité fait face – car la Terre survivra et guérira, mais nos valeurs et nos actions détermineront si le genre humain et les autres espèces pourront en faire autant.

Le roman m’a été inspiré par ce que j’ai appris au cours de ma carrière en communications environnementales, y compris dans le cadre de mon travail à la CMI. Je suis redevable à tous les scientifiques, décideurs et citoyens avec qui j’ai travaillé et qui m’ont communiqué leur passion pour la nature, et en particulier pour les Grands Lacs, pour nous amener tous à réfléchir sur nos gestes personnels et collectifs et à leur impact sur la nature.

Si nous prenons vraiment conscience de la générosité de la nature et reconnaissons que nous faisons partie de l’écosystème, nous traiterons les Grands Lacs et le reste de notre planète majestueuse différemment. Passer du temps dans la nature sera aussi vital, voire encore plus essentiel, que le plus récent épisode de notre émission de télévision préférée.

À partir de ce moment, nous pourrons commencer à rêver à une nouvelle structure pour nos sociétés, où l’économie est centrée sur le bien-être, la santé et le lien avec la Terre. La nature a absorbé nos contributions négatives -- la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que la pollution par le bruit -- et pourtant, elle continue de fournir des ions et des phytoncides bénéfiques pour la santé, ainsi que l’air, l’eau et la terre dont nous avons besoin pour survivre.

Il est plus que temps de célébrer nos liens avec la nature, et d’être aussi généreux avec elle qu’elle l’est avec nous.

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